La spectatrice à la pancarte avait la "trouille"

Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 15 octobre 2021 à 12h23

Alors que quatre mois de prison avec sursis ont été requis contre la spectatrice à la pancarte qui avait causé une énorme chute sur le Tour de France, celle-ci a raconté à la barre qu'elle avait eu "honte" mais aussi peur après son geste inconsidéré.

Poursuivie pour "mise en danger d'autrui" et "blessures involontaires" après avoir brandi une pancarte sur le bord de la route qui a percuté Tony Martin et entraîné une énorme chute lors de la première étape du dernier Tour de France, la spectatrice en question, qui voulait saluer ses grands-parents avec une banderole en allemand (« Allez Opi-Omi »), a dû répondre de ses actes jeudi devant le tribunal correctionnel de Brest, où quatre mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre.

"J'étais prostrée de honte et de trouille"

La jeune femme a notamment expliqué pourquoi elle avait attendu trois jours et demi avant de se signaler à la gendarmerie. "Les deux premiers jours, j'étais prostrée de honte et de trouille avec tout cet emballement médiatique", a-t-elle confié à la barre, rapporte le Télégramme. "Un cirque médiatique" et même "un véritable lynchage" pour son avocat. Lorsqu'elle a été placée en garde à vue en juillet, la gendarmerie de Brest avait d'ailleurs rappelé qu'il était "important de garder la tête froide" dans cette affaire qui a déchaîné les passions, confiant avoir reçu de nombreux commentaires sur le compte de la gendarmerie sur les réseaux sociaux qui flirtaient avec "l'appel à la violence".

"C'est à l'opposé de moi"

"Peut-être médiatiquement trop loin mais les faits sont constitués", a rappelé l'avocat représentant les parties civiles, et notamment l'organisation internationale Cyclistes professionnels associés (CPA) qui, contrairement à celle de la Grande Boucle, n'a pas retiré sa plainte. "C'est à l'opposé de moi, s'est encore défendue la spectatrice bretonne, qui a présenté ses excuses aux coureurs. J'aime le sport, je connais les privations que cela implique. Ce n'était pas dans mon intention de les blesser, de briser leurs carrières. Je pensais me trouver plus en retrait de la chaussée. Ça allait tellement vite, tous ces cris de joie, j'ai cédé à mon obsession très ponctuelle de montrer ma pancarte à la caméra." Le jugement sera rendu le 9 décembre.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.