Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 06 mai 2024 à 12h18
Déjà vainqueur d'étape sur le Tour de France comme sur la Vuelta, Tadej Pogacar avait également pour objectif de lever les bras sur une étape de ce Giro auquel il participe pour la première fois. C'est chose faite depuis dimanche et ce dès une 2eme étape qui avait pourtant vu le champion slovène, qui a de surcroît endossé le maillot rose pour la première fois de sa vie, chuter avant de l'emporter. Le double lauréat de la Grande Boucle a avoué après avoir passé la ligne qu'il venait de réaliser son rêve.
Tadej Pogacar (25 ans) n'a pas mis longtemps à marquer le Giro de son empreinte. Passé tout près de la victoire samedi lors de la 1ere étape (NDLR : Il avait terminé 3eme), le champion slovène qui participe pour la première fois de sa carrière à l'épreuve n'a pas laissé une autre occasion de lever les bras et de goûter ainsi à son premier succès sur le Tour d'Italie. Comme il l'avait prévu lors de la réunion du matin de son équipe ("le plan se situait entre 4,5 et 3,5 kilomètres"), le leader de l'équipe UAE Emirates est passé à l'attaque dans le final et l'ultime ascension de cette 2eme étape, dimanche, qui arrivait au sommet du sanctuaire d'Oropa pour s'imposer en solitaire et rejoindre ainsi la liste des coureurs (NDLR : Ils sont désormais 108 dans l'histoire) à avoir remporté une étape sur les trois Grands Tours. "Pogi" a avoué après avoir franchi la ligne qu'il en rêvait, au même titre qu'il avait pour rêve d'endosser un jour le maillot rose, lui qui n'avait plus été leader d'un Grand Tour depuis juillet 2022 sur la Grande Boucle. "C'était toujours dans ma tête. Peu de coureurs y sont parvenus et c'est quelque chose d'important dans le cyclisme. Donc c'est génial (...) Et je rêvais de prendre le maillot rose dès le départ. C'est un super début de Giro", savourait le double vainqueur du Tour de France, victime d'une crevaison et d'une chute dans la foulée plus tôt dans cette journée qu'il n'est pas prêt d'oublier. "Cette chute, c'était ma faute", estimait l'intéressé, revenu sur les circonstances de ce léger contretemps sans aucune conséquence.
Pogacar a-t-il voulu faire comme Pantani ? Son directeur sportif répond...
"J'ai heurté un trou sur la route. La roue s'est cassée aussi, je pense. J'étais un peu confus, car je voulais m'arrêter avant le virage et non après. Dans la voiture, cependant, ils ont crié qu'il fallait le faire après. Cela m'a troublé, mais ce n'est rien de grave (...) C'était juste une petite chute qui m'a donné de l'adrénaline avant l'ascension et l'équipe m'a ramené très facilement sur le groupe." Et pour ceux qui pensent que Pogacar a voulu imiter Marco Pantani, vainqueur lui aussi à Oropa en 1999 après avoir chuté en bas de l'ascension, Matxin Fernandez, directeur sportif d'UAE Emirates, préfère les laisser à leurs fabulations. "Tadej n'a pas voulu faire comme Pantani. Il sait ce qu'il s'est passé, mais il ne se focalise pas sur l'histoire, sur Pantani (...) C'est le vélo ! C'est une crevaison et normalement, le coureur s'arrête avant le virage. Je ne sais pas pourquoi il ne l'a pas fait." Exclu lors de cette même année 1999 suite à un contrôle sanguin anormal, le mythique "Pirate" italien avait en revanche remporté le Giro l'année précédente. Et ça aussi, Pogacar, qui avait dû se contenter de la 3eme place de la Vuelta lors de son unique participation (en 2019) en rêve. En attendant, il va pouvoir tranquillement récupérer, avec maintenant à venir deux étapes réservées aux sprinteurs.