Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 22 avril 2024 à 10h17
Vainqueur dimanche de Liège-Bastogne-Liège pour la deuxième fois de sa carrière, Tadej Pogacar va maintenant s'attaquer au pari fou qu'il s'est fixé de remporter le Giro, sur lequel il fera ses grands débuts, puis le Tour de France dans la même année. Un incroyable exploit que seuls sept coureurs ont réussi à faire, et que plus personne n'est parvenu à réaliser depuis Marco Pantani en 1998.
Trois ans après son premier succès, en 2021, Tadej Pogacar (25 ans) a inscrit dimanche pour la deuxième fois son nom au palmarès de Liège-Bastogne-Liège en s'imposant en solitaire devant Romain Bardet et son grand rival annoncé du jour Mathieu van der Poel après avoir laissé tout le monde loin derrière lui en attaquant dans la côté de la Redoute. Une très belle performance du jeune champion slovène, mais rien à côté de l'exploit qu'il devra réaliser ces prochaines semaines pour parvenir à atteindre l'objectif colossal qu'il s'est fixé. Le double vainqueur du Tour de France également vainqueur cette année des Strade Bianche et du Tour de Catalogne s'est en effet mis en tête de remporter le Giro et la Grande Boucle. Ce que sept coureurs seulement - et tous des légendes : Fausto Coppi (deux fois), Jacques Anquetil, Eddy Merckx (à trois reprises), Bernard Hinault (deux fois), Stephen Roche, Miguel Indurain (deux fois) et Marco Pantani - ont réussi à faire. Mais plus depuis 1998, année qui avait vu Pantani réaliser ce doublé assez incroyable. Mais qui ne fait pas peur pour autant à Pogacar. Le leader de l'équipe UAE Emirates privé d'un troisième sacre sur le Tour par Jonas Vingegaard lors des deux dernières éditions entend ainsi non seulement renouer avec la victoire sur la Grande Boucle mais aussi gagner le Giro alors qu'il n'a encore jamais participé à l'épreuve.
Un calendrier revu à la baisse pour l'occasion
Toutefois, si "Pogi", qui s'est contenté jusqu'à maintenant d'une seule participation au Tour d'Espagne (en 2019, pour une 3eme place finale), estime qu'il est capable d'inscrire son nom sur cette liste qui ne présente que des noms mythiques, il n'en a pas moins conscience de l'immensité du défi auquel il a décidé de s'attaquer. « Je suis encore loin de ce doublé. D'autres ont essayé et n'ont pas réussi", a d'ailleurs expliqué Pogacar dimanche à Liège, où il a également rappelé tous les sacrifices que ce pari fou implique. "Il faut déjà arriver au Giro en forme, puis gagner le Giro, puis arriver au Tour, et enfin gagner le Tour. C'est un sacré boulot, on fera ça étape par étape." Le Slovène, qui compte dix jours de compétition en moins par rapport aux années précédentes, a d'ailleurs dû revoir son calendrier et faire l'impasse sur des rendez-vous qui lui étaient pourtant chers. "Je sais que je dois être plus frais pour le Giro et le Tour ensuite", avait encore répété Pogacar avant de prendre le départ en Belgique dimanche. A deux semaines de se lancer officiellement dans son colossal pari, le 4 mai prochain à Turin.