Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 20 juin 2024 à 10h49
Dans une interview à L'Equipe, le rouleur français Rémi Cavagna se confie sur sa difficile adaptation à sa nouvelle équipe, Movistar, qu'il a rejointe cet hiver après avoir fait toute sa carrière chez Quick-Step.
C'est un Rémi Cavagna un peu abattu qui s'est confié à L'Equipe ce jeudi, en marge des championnats de France de Saint-Martin-de-Landelles (Manche). Le coureur de 28 ans rêve de revêtir un quatrième maillot arc-en-ciel, mais le moral n'est pas forcément au beau fixe. Cet hiver, le Clermontois a choisi de quitter son équipe de toujours, Quick Step, où il est arrivé en 2017, pour tenter l'aventure chez Movistar, où il s'est engagé jusqu'en 2026. Et Rémi Cavagna avoue que son adaptation est difficile. A commencer par la barrière de la langue. "J'ai bien progressé en espagnol, j'ai pris des cours, je me suis investi et je comprends presque tout mais quand je veux m'exprimer un peu, que j'ai envie de m'imposer, je suis limité, c'est un peu merdique pour s'intégrer. Les Espagnols sont un peu ensemble (18 coureurs sur les 30 de l'équipe sont hispanophones, ndlr), tout est en espagnol à la radio et c'est compliqué lors des moments importants en course. J'avoue, c'est un peu flou."
Cavagna toujours dans le flou pour le Tour
Le rouleur français regrette également que son programme de courses ait été chamboulé. "Forcément, il y a un peu de déception car j'envisageais autre chose. Au bout d'un mois, on ne peut pas changer le programme d'un coureur alors qu'on n'avait pas signé pour ça", regrette-t-il. Rémi Cavagna a, au total, passé 36 jours en compétition cette année, pour aucun Top 10, et pour meilleur résultat en contre-la-montre, son exercice de prédilection, une quinzième place sur celui du Tour des Emirats. Et le Tour de France dans tout ça ? A neuf jours du Grand Départ, le Français n'est toujours pas sûr d'être à Florence. "J'ai reconnu les chronos du Tour, ils sont super sympas, il y a d'autres belles étapes... Et je sais qu'une victoire sur le Tour, cela peut changer une carrière. Si je ne fais pas le Tour, cela peut me mettre un coup de massue. Mais je ne perds pas espoir. Même si je n'ai pas été glorieux cette saison, je sens que je monte en puissance et, en électron-libre, il suffit d'une étape pour changer une saison et passer du rouge au vert. J'avais changé d'équipe pour modifier mon programme et j'ai l'impression d'être toujours chez moi (sourires). Je n'avais pas signé pour ça." Et si un titre de champion de France du contre-la-montre ce jeudi après-midi venait relancer la machine ?