WTA : La Chine publie des photos de Peng

Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 19 novembre 2021 à 22h28

Jusqu'où iront les Chinois pour tenter de minimiser l'affaire Shuai Peng ? Après une tentative de texte, voilà que des clichés sont désormais relayés afin de faire croire que la joueuse, qui a accusé de viol l'ancien vice-premier Ministre, est tout à fait libre.

La Chine insiste. Par le biais de son média affilié à l'Etat, des photos de Shuai Peng ont ainsi été diffusées. Le but est toujours le même : assurer que tout va bien, en la montrant souriante dans une chambre avec des peluches et un chat. "Elle vient juste de poster ces trois photos et de souhaiter un bon week-end, assure ainsi le relais chinois, citant un réseau social du pays. Son amie a partagé ces trois photos et la capture d'écran."

"Si elle était allée plus loin, elle aurait pu être mise en examen"

Il apparaît clair que la joueuse est très jeune sur ces clichés, bien plus en tout cas que ses 35 ans. Pour rappel, l'ex-n°14 mondiale n'a plus donné un clair et réel signe de vie depuis plus de deux semaines, après avoir accusé de viol l'ancien vice-Premier ministre chinois. La mobilisation devient très importante à l'aide du hashtag #WhereIsPengShuai. L'Equipe, samedi, affichera ce message sur sa une, avec la photo qui l'accompagne depuis plusieurs jours sur les différents réseaux. Jeudi soir, Serena Williams est une des dernières grandes têtes d'affiche du tennis à avoir réclamé des informations.


D'après Antoine Bondaz, chercheur français à la Fondation pour la recherche stratégique, est notamment spécialiste de la Chine et a été interrogé par L'Equipe : "Si elle était allée plus loin en faisant des interviews, elle aurait pu être mise en examen pour dénonciation calomnieuse. La censure des commentaires, ce n'est pas elle qui l'a faite. Mais est-ce qu'elle s'est dit qu'elle devait arrêter car ça allait lui attirer des ennuis ? On ne sait pas. C'est très difficile de se prononcer sur le sujet." L'expert précise également qu'au-delà de la volonté évidente de contrôler tout début de contestation, le président Xi Jinping verrait presque d'un plus mauvais oeil encore qu'un ancien homme d'Etat soit mêlé à ce genre de pratiques, qu'il souhaiterait bannir des habitudes de certains de ses dirigeants.

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