Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 19 juillet 2022 à 11h48
La Russe Daria Kasatkina, 12e au classement WTA, a révélé son homosexualité et dénoncé l'homophobie dans son pays.
Elle vivait mal la situation. Interrogée depuis son lieu d'entraînement en Espagne par son compatriote Vitia Kravtchenko, la Russe Daria Kasatkina (25 ans) a révélé son homosexualité dans une vidéo publiée sur Youtube. "C'est difficile et cela ne sert à rien de rester longtemps au placard, confie-t-elle ainsi. Tu auras des nœuds au cerveau tant que tu ne le diras pas. Après, c'est clair que chacun doit choisir comment il veut s'ouvrir et jusqu'à quel point. Mais le plus important, c'est d'être en paix avec soi-même. Et les autres, allez-vous faire foutre !"
Un crime jusqu'en 1993
La 12e joueuse mondiale, qui a réussi son meilleur résultat en Grand Chelem en atteignant le dernier carré de Roland-Garros le mois dernier, s'inclinant sèchement contre Iga Swiatek (6-2, 6-1), regrette que l'homosexualité soit taboue dans son pays, où elle était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et une maladie mentale jusqu'en 1999. Une loi de 2013 interdit "l'information au sujet des relations sexuelles non-traditionnelles auprès des mineurs" et un nouveau projet de loi proposé lundi par des députés russes prévoit d'interdire la diffusion d'informations "sur les relations sexuelles non-traditionnelles" pour tout type de public.
"Il y a des sujets encore plus importants qui sont interdits (en Russie), donc cela n'a rien d'étonnant", a-t-elle également expliqué, dénonçant l'homophobie dans son pays. Kasatkina a ensuite révélé avoir une copine, et a publié sur Instagram un cliché où elle pose à ses côtés. Il s'agit de la patineuse artistique russo-estonienne Natalia Zabiiako, médaillée d'argent lors de l'épreuve par équipes des Jeux olympiques de 2018 et qui défend désormais les couleurs du Canada.