Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 01 août 2024 à 23h30
La défaite de la paire de double qu'il composait avec Daniel Evans étant éliminée en quarts de finale de Paris 2024 sonne le glas de la carrière d'Andy Murray, faite de gloire en Grand Chelem et d'années difficiles.
Le « Big Four » continue de s'étioler. Alors que Roger Federer a raccroché en septembre 2022, que Rafael Nadal s'interroge sur la suite de sa carrière et que Novak Djokovic n'est pas encore prêt à s'arrêter, Andy Murray a définitivement refermé ce grand chapitre de sa vie ce jeudi. Après avoir fait des adieux émouvants à Wimbledon au début du mois de juillet, Andy Murray a conclu sa carrière sur la terre battue de Roland-Garros avec une défaite en quarts de finale du tournoi olympique de double aux côtés de Daniel Evans face aux Américains Taylor Fritz et Tommy Paul. Une conclusion qui intervient 21 ans après la première apparition en compétition officielle d'un gamin de Glasgow, alors âgé de seulement 15 ans. Andy Murray aura alors dû attendre deux années de plus pour découvrir le circuit principal, à Barcelone avec une défaite contre le Tchèque Jan Hernych. Toutefois, après un échec en finale à Bangkok en septembre 2005 face à un certain Roger Federer, l'Ecossais s'est véritablement fait un nom le 13 février 2006, quand il a ouvert son palmarès à San José avec une victoire sur Lleyton Hewitt. La première ligne d'un palmarès qui a fini par en compter 46.
Murray s'est mis toute la Grande-Bretagne dans la poche
Dès lors, la progression a été fulgurante, jusqu'à une première finale en Grand Chelem lors de l'US Open 2008, durant laquelle Andy Murray a été balayé en trois sets par Roger Federer. Mais, s'il a multiplié les titres, c'est l'année 2012 qui l'a définitivement installé dans le peloton de tête mais aussi dans le cœur des Britanniques. Dans un mois d'août fou, le natif de Glasgow a enchaîné le titre olympique sur le gazon de Wimbledon puis un premier titre en Grand Chelem lors de l'US Open. Mais, alors que la presse hésitait à le qualifier d'Ecossais ou de Britannique en fonction de ses résultats, Andy Murray se sera fait une place au firmament le 24 juin 2013 quand il est devenu le premier sujet de Sa Majesté à remporter « The Championships » en 77 ans. Un titre à Wimbledon que celui qui a notamment collaboré avec Ivan Lendl ou Amélie Mauresmo durant sa carrière est allé chercher une deuxième fois en 2016 avant de défendre victorieusement son titre de champion olympique. Intouchable sur la fin de cette même saison, Andy Murray s'est installé pour la première fois sur le trône de numéro 1 mondial le 7 novembre 2016. Une position qu'il aura tenu pendant 41 semaines. Un sommet qui ne sera que le prélude d'une chute liée aux blessures.
Un physique qui l'a trop souvent trahi
Quasiment blanche, la saison 2018 l'aura vu prendre une décision radicale, celle de se faire poser une prothèse à une hanche qui a empoisonné sa vie pendant de longs mois. Une absence qui l'a fait sortir du Top 100 mondial et presque repartir à zéro. Ne voulant pas trop pousser sur un corps meurtri, le Britannique a choisi soigneusement ses tournois, ce qui lui a notamment permis de remporter l'édition 2019 du tournoi d'Anvers. Un titre qui restera son 46eme et dernier. Le monde ayant été mis à l'arrêt par la crise sanitaire liée au coronavirus pendant la première moitié de l'année 2020, Andy Murray ne sera apparu que quatre fois mais, au-delà des résultats, il a pu retrouver de la confiance et la construire un peu plus en 2021. Ce qui lui a permis de disputer la finale à Sydney puis à Stuttgart avant une toute dernière à Doha en février 2023. Toutefois, il est vite apparu que le temps avait eu pris sur Andy Murray et que la possibilité d'une fin de carrière se rapprochait. Alors qu'il aurait pu décider de raccrocher sur le gazon de Wimbledon, où il a écrit sa légende, c'est aux Jeux Olympiques qu'il a voulu tirer sa révérence. Le tennis voit ainsi partir un de ceux qui ont écrit certaines des plus belles pages de son histoire moderne.