Ski freestyle : Une grande première en Arabie saoudite cette semaine

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 27 février 2024 à 23h11

L'achat des meilleurs athlètes par le pécule financier ne touche pas que le football et le tennis (entre autres).

En attendant les fameux Jeux asiatiques d'hiver au coeur du désert saoudien en 2029, l'Arabie saoudite accueille déjà cette semaine (de lundi à jeudi) sa première compétition de big air en ski freestyle, la SnowBlast KSA Cup. Il fait 25°C dehors, mais après tout, il y a seulement besoin d'une rampe pour effectuer des figures. Et de 500 tonnes de neige artificielle, quand même, pour occuper la piste de 150 mètres de long, 30 mètres de haut et 20 mètres de large. Ce n'est qu'une préparation à l'arrivée de la véritable station de Trojena attendue pour 2026, et qui servira donc de base aux Jeux d'hiver trois ans plus tard.

Saguez : "Ce n'est pas entendable"

Fabien Saguez, le président de la Fédération, s'indigne (pour Le Parisien) : "Nous avons une position assez claire : c'est un non-sens. Ce n'est pas entendable pour nous d'aller faire ces compétitions. On ne peut que se positionner contre. La situation écologique, ce n'est pas nous qui la dictons ! Surtout pour des habitants des montagnes, on subit le réchauffement climatique tous les jours. Quelle que soit la situation d'un sportif, à aucun moment on ne peut mettre les aspects financiers et environnementaux au même niveau. Un jeune qui fait du freestyle et se dit que ça va lui payer sa saison, je peux l'entendre. Mais quel impact aura-t-il sur le monde ? Quel sera le regard de l'opinion publique ?"

L'événement n'est pas officiel, une sorte d'exhibition qui n'entre pas dans le calendrier de la Fédération internationale et les organisateurs n'ont d'ailleurs pas communiqué avec les instances, uniquement avec les athlètes intéressés. Pourtant, les Français Antoine Adelisse, Alexis Ghisleni et Enzo Valax sont bien de la partie, de même que les grands noms internationaux comme Tanner Hall, Colby Stevenson ou Henrik Harlaut (ces deux derniers médaillés olympiques en 2022). Le coach fédéral Gregory Guenet défend lui ses protégés, qui ne seront pas sanctionnés (pour RMC Sport) : "Ils paient leurs frais sur toute la Coupe du monde, là on le fait pour eux et ils peuvent gagner de l'argent en plus, ça peut changer la vision d'une carrière alors qu'ils essaient de tout donner pour leur rêve." Le vainqueur remportera 100 000 dollars, mais pas son homologue féminine pour la simple et bonne raison... qu'il n'y en aura pas. Un autre problème local évident, même si on peut encore laisser le bénéfice du doute aux organisateurs, d'autres événements 100% masculins ou féminins ayant lieu partout ailleurs.

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