Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 26 février 2024 à 09h19
Après l'énorme et très inquiétante désillusion enregistrée dimanche soir à Villeneuve-d'Ascq face à l'Italie (13-13), Uini Atonio pointait du doigt l'indiscipline chronique du XV de France, encore contraint d'évoluer à quatorze après l'expulsion de Jonathan Danty. Pour le pilier droit rochelais, les Bleus se sont une nouvelle fois "tirer une balle dans le pied".
Accroché (13-13) dimanche à la surprise générale sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy par une équipe d'Italie qu'il avait toujours systématiquement battue à domicile (en douze confrontations) depuis l'intégration des Transalpins dans le Tournoi des 6 Nations, en 2 000, le XV de France est passé à un poteau près de subir l'un des revers les plus humiliants de toute son histoire. Heureusement pour ces Bleus giflés d'entrée au Vélodrome face à l'Irlande avant de l'emporter, presque miraculeusement, à Murrayfield contre l'Ecosse la semaine suivante, Paolo Garbisi, qui se demande encore probablement comment il a pu ne pas envoyer le ballon entre les perches, a manqué l'une des pénalités les plus faciles de sa vie. Sans cet incroyable raté, c'est une terrible défaite qu'aurait eu à analyser Uini Atonio, revenu longuement après-coup sur ce nouveau couac des plus inquiétants. Pour le pilier droit de La Rochelle, interrogé à l'issue de la rencontre par nos confrères de Midi Olympique, les quarts de finaliste du dernier Mondial plus que leur inefficacité ("on n'arrivait pas assez à marquer en première mi-temps malgré nos temps forts") ont payé une nouvelle fois leur indiscipline.
Atonio : "La crise ? Celui qui dit ça, il n'a jamais mis les pieds sur un terrain de rugby !"
"On se tire une balle dans le pied en jouant à quatorze pendant quarante minutes", déplore Atonio, conscient comme tout le monde que les Bleus ont eu "la chance de faire match nul à l'arrivée" en dépit de cette prestation honteuse face aux Italiens. Certain que "la dynamique va revenir", le joueur d'origine néo-zélandaise, loin d'être irréprochable lui aussi dimanche, ne pense pas pour autant qu'il faille s'inquiéter. Ne serait-ce que pour cette mauvaise habitude actuelle des Français à obliger les arbitres à les sanctionner. Atonio lui-même en avait d'ailleurs fait les frais. "Cela fait trois matchs d'affilée qu'on joue avec des cartons. En Ecosse, c'était moi. Je le répète : on se tire à chaque fois une balle dans le pied en évoluant à quatorze." Mais pas de crise en vue pour autant à en croire l'avant aux soixante sélections. "Celui qui dit ça, il n'a jamais mis les pieds sur un terrain de rugby !" Si les Bleus venaient à s'incliner le 10 mars prochain sur la pelouse du pays de Galles, Atonio aura probablement beaucoup plus de mal à nous convaincre.