Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 31 octobre 2024 à 20h14
Les plus grands joueurs des Bleus, chez les hommes chez les femmes, montent au créneau et tiennent leur rôle sociétal.
La FFR et la LNR ont dévoilé une opération spéciale contre l'homophobie nommée Célébrons la diversité, avec différents spots vidéo où Antoine Dupont est la star n°1 et délivre un message important, dans la lignée d'une grande campagne lancée il y a quatre ans : "Il y a toujours des mots, soit des insultes ou des choses qui peuvent être dites à la rigolade, mais qui au final ne le sont pas vraiment. Il faut faire attention aux mots qu'on utilise. Etre rugbyman et gay, bien sûr que c'est possible. Autour de l'homophobie, il y a beaucoup de clichés : le rugby est un sport de machos, un sport d'hommes. C'est plus ce genre de choses là qu'on entend et qu'il faudrait arrêter d'entendre."
Bourdon Sansus : "J'ai été obligée de faire une lettre à ma grand-mère, sinon elle allait me renier"
Il s'agit d'un extrait du film Notre diversité, notre force, qui sera diffusé sur les écrans géants des stades de Top 14 à partir de ce week-end, puis du Stade de France pour les trois rencontres des Bleus à venir (Japon, Nouvelle-Zélande et Argentine). Charles Ollivon évoque aussi son ami Jérémy Clamy, qui a fait son "coming out" en 2021. Le troisième-ligne du RC Toulon, un des capitaines des Bleus, se souvient du moment où il le côtoyait encore sans savoir : "Il a pris un peu des pincettes, parce qu'il ne savait pas trop si ça se disait ; c'était avant qu'il en parle. Un jour, on en a discuté ensemble, et il m'avait dit qu'il était trop content parce qu'en fait, ça ne changeait rien. Il m'a dit qu'il avait pu en souffrir un peu par le passé, mais je suis très content pour lui qu'il ait pu en parler et surtout qu'il ait été écouté."
Cyril Baille, Julien Marchand et Cameron Woki ont également participé, de même que Pauline Bourdon Sansus, la demi de mêlée des Bleues mariée à une autre demi de mêlée (ancienne internationale elle aussi) Laure Sansus. Une fois son homosexualité révélée, sa grand-mère ne lui a pas parlé pendant un an et demi : "J'ai juste assumé, j'ai été obligée de lui faire une lettre car je n'arrivais pas à lui dire en face, sinon elle allait me renier." Si la joueuse du Stade Toulousain admet que ça reste tabou dans les esprits, elle assure aussi que les filles en parlent entre elles régulièrement.