Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 28 novembre 2024 à 22h30
La descente de l'Océan Atlantique touchant à sa fin, la flotte du Vendée Globe se rapproche d'une zone dans laquelle ils ne devront pas aller, la zone d'exclusion antarctique, dont les contours ont récemment été revus par la direction de course.
Les choses sérieuses vont démarrer sur le Vendée Globe. Alors que les premiers skippers se rapproche du Cap de Bonne Espérance et de l'entrée dans l'Océan Pacifique, la trajectoire idéale emmène la flotte vers les « 40emes rugissants » et les « 50emes hurlants », c'est-à-dires des eaux inhospitalières pour des navigateurs en solitaire sur un monocoque. A partir du passage au sud du continent africain jusqu'au passage du mythique Cap Horn, mais principalement dans le Pacifique Sud, les 39 candidats à la victoire encore en lice dans le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance vont flirter avec la zone d'exclusion antarctique (ZEA). A l'image de certaines autres zones disséminées sur le parcours, les skippers n'auront pas l'autorisation d'aller en-dessous d'une certaine latitude dans leur envie de tendre leur ligne de course au plus près de l'Antarctique, synonyme d'une moindre distance à parcourir. L'objectif de cette mesure est de réduire autant que possible les risques de collision entre un monocoque et un iceberg, ce qui était notamment arrivé à Sébastien Josse lors de l'édition 2004-2005 de la course, dont le skipper de VMI avait pris la cinquième place.
Une zone qui reste mouvante
Cette zone d'exclusion antarctique n'est toutefois pas un élément figé pour l'intégralité de la durée de la course. En fonction des données en leur possession, les organisateurs du Vendée Globe ont la possibilité d'en modifier le contours pour s'adapter à la dérive des icebergs et c'est ce qui est arrivé plus tôt cette semaine. En effet, alors que des échos proche de la zone pouvaient faire croire à la présence de blocs de glace, leur analyse a écarté cette possibilité. « De nouvelles images satellites ont permis d'identifier ces échos comme étant ceux de bateaux de pêche et d'établir que les icebergs et les growlers se situent assez loin, a confié Fabien Delahaye, membre de la direction de course, dans des propos recueillis par le quotidien Ouest-France. Nous avons donc entrepris de réduire de près de 100 milles cette fameuse ZEA jusqu'à l'archipel des Crozets. » Ce relâchement des conditions de course va ainsi permettre aux skippers d'aller un peu plus vers le sud au début de la traversée de l'Océan Indien et réduire par la même occasion la distance à parcourir sur l'ensemble de l'épreuve.