Stade Français/Guazzini : " J'exulte ! "

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Aurélien CANOT, Media365, publié le lundi 05 décembre 2022 à 13h21

Onze ans après son départ de la présidence du Stade Français, Max Guazzini (75 ans) a retrouvé la musique. Egalement membre du conseil d'administration de la Fondation Brigitte-Bardot, l'ancien homme fort des Soldats Roses se réjouit néanmoins toujours autant lorsque le club parisien brille. Et c'est le cas depuis le début de la saison. L'occasion pour le natif des Alpes-Maritimes de revenir longuement dans Midi Olympique sur son amour pour le club parisien ainsi que sur la révolution qu'il y a mené.

Après un long passage à vide, le Stade Français a retrouvé ses lettres de noblesse. Et après avoir lutté un temps pour ne pas descendre, le club parisien, troisième du classement de Top 14 après son large succès du week-end contre La Rochelle (27-14), peut de nouveau penser à jouer le titre. Un bonheur pour le propriétaire Hans-Peter Wild, mais pas seulement. S'il ne fait plus à la tête de l'organigramme depuis onze ans, Max Guazzini (75 ans) avoue dans Midi Olympique ce lundi qu'il n'a jamais cessé de rester le premier supporter des Soldats Roses dont il n'est pourtant plus le président. Un ex-patron aigri aurait tourné le dos sans se retourner. Guazzini n'est pas de cette trempe. "Ce club, c'est mon enfant. Il me tient toujours à cœur. Je suis tellement heureux quand il va bien. Aujourd'hui, il est dans les mieux classés du Top 14, ce n'est pas arrivé depuis longtemps, alors j'exulte", avoue le natif de Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes, débarqué à Paris dans les années 60 sans savoir encore qu'il révolutionnerait le club qui a pris ses quartiers après la fin de son ère au stade Jean-Bouin. Il en a presque posé la première pierre pourtant. "Ce stade, je n'ai pas pu en jouir, car j'ai quitté le club avant la fin des travaux. C'est mon héritage et j'en suis fier. Sans moi, ce nouveau Jean-Bouin n'aurait jamais existé. Peut-être qu'un jour, il y aura ma photo dans un couloir. Pour l'instant, je suis en bas, côté vestiaire, sur des photos d'équipe."

"Je souhaite que le nouveau président réussisse"

Fair-play, le fondateur de la radio NRJ (en 1081) de retour à ses premières amours après la fin de son aventure au Stade Français - "J'ai produit de la musique. Je viens de sortir un très bel album sur les chants de Jésus chez Universal avec cinquante-deux chanteurs professionnels, c'est mon meilleur disque" - révèle qu'il a même fait en sorte lorsqu'il a entendu parler de l'arrivée aux commandes d'Hans-Peter Wild de lui préparer la meilleure suite possible. Une façon de faire taire ceux qui laissent entendre qu'il lui aurait, au contraire, savonné la planche. "Je souhaite que ce nouveau président réussisse. Quand j'ai su que Hans-Peter Wild voulait reprendre le club, j'ai organisé un dîner avec Antoine Burban, Pascal Papé, Alexandre Flanquart et son contact Robert Mohr afin que ce dernier motive le représentant au rachat." Toutefois, il ne partage pas la façon de gouverner du nouveau propriétaire des lieux. Sans pour autant lui reprocher. "A chacun ses méthodes. La mienne s'inspirait du penseur allemand Friedrich Nietzche, découvert pendant mes études de philosophie. "Féconder le passé et enfanter l'avenir, que tel soit mon présent", voilà le précepte qui m'a toujours guidé à la tête du Stade Français."

"Galthié, je l'aime, mais je déteste ses lunettes"

Un Stade Français où celui qui a également occupé la fonction de vice-président de la LNR entre 2012 et 2016 a laissé une empreinte éternelle. Ne serait-ce que pour cette manière qu'il a eu de faire des matchs des shows à l'américaine. "Ces matchs étaient préparés quatre mois à l'avance, se souvient-il dans Midi Olympique. je contrôlais tout. Le public arrivait une heure avant pour assister à des tournois de chevalerie, des combats de catch, des démonstrations de moto-cross... Nous avons été les premiers à scénariser l'arrivée du ballon, c'était une surprise à chaque fois." Fabien Galthié, aujourd'hui sélectionneur d'un XV de France qui arrache tout sur son passage, a connu ça pendant deux ans (entre 2001 et 2003). Son ancien président ne l'a pas oublié. Il savait d'ailleurs que le Cadurcien prendrait les rênes des Bleus. "Fabien Galthié, c'est mon ami. Je suis tellement heureux pour lui. "Un jour, tu seras entraîneur de l'équipe de France, c'est ton destin", lui ai-je toujours prédit (...) Il est de la race des seigneurs." En revanche, il n'avait pas prévu un détail. Et ça, ça plaît beaucoup moins à Guazzini. "Je l'aime Fabien, mais je déteste ses lunettes."

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