Mathieu Warnier, Media365, publié le mardi 02 mai 2023 à 19h00
Ian Foster a assuré à la presse néo-zélandaise être fermement opposé à l'idée de sélectionner les joueurs expatriés, ce à quoi son successeur Scott Robertson n'a pas fermé la porte.
C'est une règle immuable. Pour intégrer l'effectif des All Blacks, un joueur doit évoluer dans une formation néo-zélandaise et tout départ à l'étranger ferme les portes de la sélection à la fougère argentée. Appelé à prendre en main l'équipe de Nouvelle-Zélande au retour de la Coupe du Monde 2023 organisée en France et avec un contrat allant jusqu'à la prochaine qui aura lieu en Australie, Scott Robertson a récemment confié qu'un changement pourrait être bénéfique aux All Blacks. « On se doit d'avancer, a affirmé celui qui est actuellement à la tête des Crusaders. Ça serait faire un pas en arrière que de garder ces restrictions, et c'est là qu'on sera pris de court. » Des propos qui interviennent alors que plusieurs joueurs vont quitter l'archipel dans les mois à venir, avec notamment Richie Mo'unga ou Beauden Barrett qui ont déjà signé avec des formations japonaises. En France, le Stade Français Paris a déjà trouvé un accord avec Brad Weber alors que Pita Gus Sowakula sera un joueur de Clermont.
Foster : « Je pense que ce serait un désastre »
Ces déclarations sont parvenues à Ian Foster, qui sera le patron de la sélection néo-zélandaise à l'automne prochain avant de céder sa place, et la réponse a été très claire. « Si je regarde du point de vue des Blacks, un point de vue purement égoïste, ça a toujours eu un sens académique, a-t-il assuré dans un entretien accordé à la radio Newstalk. Mais pour le rugby néo-zélandais dans son ensemble, je pense que ce serait un désastre. » Alors que le Super Rugby Pacific est la base de travail des All Blacks, Ian Foster concède ne pas penser « qu'elle soit parfaite, mais c'est la voie du développement ». Pour l'ancien entraîneur des Chiefs, changer la règle d'éligibilité à une sélection avec les All Blacks serait comme ouvrir la boîte de Pandore. « A partir du moment où on l'autorise, on sait que la demande mondiale pour nos joueurs ne cessera de grandir, et je pense que notre championnat pourrait perdre ses meilleurs joueurs », a-t-il ajouté. Un débat pourrait s'ouvrir et potentiellement changer la face du rugby néo-zélandais.