Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 19 janvier 2023 à 12h02
La gouvernance de Claude Atcher, l'ex-directeur général du Mondial 2023, est désormais visée par des soupçons de favoritisme et de détournement de fonds publics, alors que l'ancien rugbyman fait l'objet d'une enquête pour harcèlement moral.
A 232 jours du coup d'envoi du Mondial 2023, qui va débuter par un choc entre Bleus et All Blacks au Stade de France le 8 septembre prochain, les affaires continuent à se multiplier. D'abord mis à pied pour pratiques managériales "alarmantes", Claude Atcher, directeur général de la compétition, a été officiellement écarté en octobre, avait annoncé le Groupement d'intérêt public (GIP) France 2023, et il fait aujourd'hui l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour harcèlement moral. Sa gouvernance est aussi soupçonnée de favoritisme et de détournement de fonds publics, rapporte L'Equipe. Alors que l'ancien rugbyman avait d'abord annoncé, en 2017, que la France pouvait bénéficier de près de 200 millions d'euros de bénéfices avec l'organisation de cette Coupe du monde, cette somme est descendue cinq ans plus tard à 95 millions et même, publiquement, à 68 millions d'euros...
Plusieurs irrégularités présumées
"Compte tenu du contexte actuel du GIP, l'ambition portée sur les résultats financiers de la Coupe du monde ne constitue pas une priorité, peut-on lire dans le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF). Seule la livraison du tournoi dans des conditions optimales et la bonne réalisation des opérations engagées dans le cadre de la Coupe du monde, quitte à mobiliser une partie des bénéfices réalisés pour en garantir la réalisation. Le seul objectif à préserver au regard des engagements incontrôlés de l'ancien directeur général est celui d'un résultat raisonnable, de l'ordre de celui garanti par les hypothèses basses du compte de résultat prévisionnel du GIP". Le Parquet national financier (PNF) a par ailleurs réclamé un audit financier indépendant, en raison de plusieurs irrégularités présumées, comme le Campus 2023, les cadeaux pour les cadres du GIP, dont Atcher, le contrat passé avec l'entreprise du fils de l'ancien directeur général, les dépenses pour un chauffeur VTC ou des trajets en train pour plusieurs collaborateurs, ou encore l'écriture d'un livre à la gloire d'Atcher. Via ses avocats, ce dernier dément les faits qui lui sont reprochés, alors que la nouvelle gouvernance se veut rassurante.