Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 19 décembre 2024 à 15h51
Après avoir manqué d'abandonner dans l'océan Indien, Benjamin Ferré, 21e du classement pour son premier Vendée Globe, a encore vécu des grandes émotions. Et le jeune skippeur de Monnoyeur-Duo for a job a de nouveau eu peur, en raison de conditions dantesques.
Il n'oubliera pas de sitôt l'océan Indien, qui lui en a fait voir de toutes les couleurs. "L'Indien m'en a appris assurément bien plus long sur moi que tous les autres océans, tant il m'a résisté", avoue Benjamin Ferré, aujourd'hui 21e du Vendée Globe, à plus de 3 300 milles du leader Charlie Dalin. Le skippeur Monnoyeur-Duo for a job, l'ancien Macif, avec qui François Gabart a gagné la mythique épreuve en solitaire en 2013, a réussi à continuer malgré une avarie de vérin de quille le week-end dernier.
Celui qui dispute son tout premier Vendée en a eu pour 12 heures de réparation, qu'il a pu mener à bien notamment grâce à l'aide de Jean Le Cam, un doyen qu'il respecte beaucoup et "qui a été incroyable, qui m'a accompagné toute la nuit, qui m'a trouvé des solutions, amené des idées. Il m'a appelé toutes les heures cette nuit", expliquait-il alors. Mais le natif de Rennes, qui se croyait tiré d'affaire, n'était pas au bout de ses surprises.
"C'est un délire"
Au sud de l'Australie, le jeune skippeur (34 ans) a affronté à toute allure une mer déchaînée. "Il y a 41 nœuds, c'est un peu chaud. C'est tension maximale. Il faut voir comment tout bouge dans le bateau, c'est un délire, au milieu d'une mer déchainée. C'est chaud. Je ne sais pas si on voit. Nous, on est un peu en PLS (position latérale de sécurité, ndlr), là", avouait-il à bord de son Imoca.
Benjamin Ferré a ensuite vécu une "nuit épique" aux côtés de son poursuivant Tanguy Le Turquais, victime lui d'une fissure. "C'était n'importe quoi. On s'en souviendra toute notre vie. Après coup on en rigole, mais sur le moment on ne faisait pas les malins. C'était l'une des nuits les plus mémorables de ma jeune vie de marin, et j'en rigole parce que je suis bien content qu'on s'en soit sortis presque indemnes", avouait-il ainsi jeudi, avant, enfin, de profiter d'un peu de calme.