Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 05 octobre 2024 à 12h04
« L'effet Léon Marchand » n'est pas seulement visible dans sa ville de Toulouse. Les clubs français de natation font face à un engouement sans précédent depuis son triomphe aux Jeux Olympiques de Paris, où il a remporté quatre médailles d'or.
Une vraie fierté pour la Fédération française de natation. Le mois dernier, elle annoncé "un record historique de licenciés" pour la saison 2023-2024 avec pas moins de 411 992 adhérents, soit une hausse de 10 000 licenciés par rapport à la saison précédente. Et ce phénomène ne fait que s'accentuer depuis le triomphe de Léon Marchand aux Jeux Olympiques de Paris, où la nouvelle superstar de la natation mondiale a décroché quatre médailles d'or.
"On est vraiment sur une dynamique telle qu'on n'a jamais connu", confie, à Ouest-France, Laurent Ciubini, directeur technique à la FFN. Où on parle sans détour d'« effet Marchand ». Et pas seulement à Toulouse donc, dans son club des Dauphins du TOEC. Les inscriptions explosent partout en France, comme à Montpellier, lieu des prochains championnats de France.
Un "plan massif" pour les piscines françaises demandé
"Il y a un engouement au niveau des inscriptions. En fin de saison dernière, on avait 696 licenciés à l'école de natation. Là, nous en sommes déjà à 920 et nous avons des inscriptions tout au long de la saison. On va donc passer la barre des 1000, sans problème", déclare au Midi Libre Philippe Jamet, président du 3Muc Natation, dont le club est particulièrement "fier" de ses deux médaillés des Jeux (Sharon van Rouwendaal et Anastasia Kirpichnikova). "Mais il est évident que Léon Marchand est pour beaucoup dans cet engouement pour la natation. C'est une bonne nouvelle pour le club mais surtout pour notre vocation première : apprendre à nager aux enfants. Plus on apprend à nager aux enfants, plus le risque de noyades baisse."
Mais cet engouement n'est pas sans poser problème en raison de la diminution du nombre des piscines en France et de la vétusté de certaines. "Avec un parc de piscines vieux de 40 ans en moyenne et l'augmentation du nombre de noyades, la mise en place d'un plan massif pour les piscines françaises doit être une priorité gouvernementale, demande Gilles Sezionale, le président de la FFN. Si j'ai été ravi de voir l'enthousiasme des élus à saluer les performances de Léon Marchand ou de Florent Manaudou, il faut que chacun à son niveau de responsabilité crée les conditions pour que d'autres talents émergent : des piscines rénovées, plus nombreuses et une place accrue aux clubs FFN." Va-t-il être entendu ?