Aurélien Canot, Media365, publié le jeudi 19 janvier 2023 à 16h17
Deuxième jeudi du sprint d'Antholz-Anterselva alors qu'elle n'était encore jamais montée sur le podium en Coupe du monde, Chloé Chevalier (27 ans) était ravie que ses performances se traduisent enfin sur le plan individuel lors d'une journée rayonnante pour les Bleues de surcroît.
Cinq Françaises dans le Top 10 et le premier podium en carrière de Chloé Chevalier sous les yeux de sa grande sœur Anaïs Chevalier-Bouchet, en larmes. Ce sprint d'Antholz-Anterselva, jeudi, fera assurément date du côté des Bleues. Il marquera à tout jamais la carrière de Chloé Chevalier, qui attendait un podium en Coupe du monde depuis ses débuts. Il s'en est même fallu d'un rien (Dorothea Wierer l'emporte pour deux secondes) que l'habituelle coéquipière très précieuse au niveau collective mais jamais récompensée en individuel ne fasse encore mieux que de se faire un... prénom en terminant 2eme de ce sprint. Etre passée à côté de sa première victoire ne semblait toutefois pas perturber beaucoup l'Iséroise après l'arrivée. Ce premier podium suffisait en effet amplement à son bonheur, immense jeudi, au point d'avoir du mal à réaliser à chaud. "A l'arrivée, je me changeais, j'avais froid, j'étais dans un autre monde et j'étais à deux doigts de pleurer en pensant à tout ceux qui m'ont déjà réconforté après des craquantes et des pleurs, et là, je pensais à eux, et j'espérais qu'ils étaient tous trop contents. Moi, je ne sais pas quoi dire, je suis trop contente", reconnaissait l'héroïne tricolore du jour au micro de La Chaîne L'Equipe, où comme ses coéquipières ("C'est trop cool, je suis trop contente pour elle, elle le mérite. Ca fait plusieurs fois qu'elle faisait des relais. Elle est capable de faire des courses incroyables pour les autres et quand c'est pour elle, c'est plus compliqué. Je suis vraiment contente pour elle", savourait Lou Jeanmonnot), elle appréciait d'enfin récolter personnellement les fruits de ses progrès et de ses performances. D'autant qu'elle était loin d'imaginer pareil résultat en se réveillant, à l'entendre.
Chloé Chevalier : "Ce matin, je ne croyais pas du tout en moi"
"Sur les relais, j'arrive à faire de belles courses, c'est vrai, et ça me manquait un peu de le faire pour moi. Et aujourd'hui (jeudi), je ne sais pas, tout était réuni, j'avais de plutôt bonnes sensations. Sur le tir, ça marche plutôt bien. Pourtant, ce matin, je ne croyais pas du tout en moi, j'avais un peu peur, j'étais stressée, et dès que j'ai passé le portillon, woup ! (rires)" Jusqu'au bout, Chloé Chevalier a d'ailleurs concouru pour la victoire, même si elle... n'était pas au courant. "Je savais (que je jouais quelque chose sur ce dernier tir), mais en même temps, je ne savais pas du tout ce qu'il s'était passé devant, donc j'étais concentré sur ce que je devais faire. C'est vrai que c'était un tir à peine plus lent que ce que j'avais fait la semaine dernière, et je suis repartie et on m'a dit que j'étais en tête. J'ai tout fait pour ne pas me précipiter dans le dernier tour, car parfois, c'est ce qui m'arrive. Ça se joue à deux secondes, mais franchement, c'est pareil." La native de Saint-Martin-d'Hères attendait ça depuis toujours.