Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 14 septembre 2021 à 12h05
Le judoka algérien Fethi Nourine, qui s'était retiré des Jeux de Tokyo pour ne pas affronter l'Israélien Tohar Butbul, a écopé de dix ans de suspension de la part de la Fédération internationale de judo.
La Fédération internationale de judo (IJF) a tranché. Après avoir temporairement suspendu l'Algérien Fethi Nourine et son entraîneur Amar Benikhlef, l'instance a infligé dix années de suspension au judoka et à son coach. Alors qu'il était censé affronter l'Israélien Tohar Butbul au deuxième tour dans la catégorie des moins de 73 kilos à Tokyo, le natif d'Oran avait renoncé à combattre, et s'en était ensuite expliqué lors de son retour en Algérie.
"J'ai été choqué quand j'ai vu que le tirage au sort m'opposait au judoka de « l'entité sioniste » (Israël, ndlr), que je n'attendais pas, mais je n'ai pas hésité à prendre la décision de me retirer. J'ai pris la décision avec mon entraîneur et j'en suis fier, avait-il alors déclaré. Cette décision m'honore d'abord et honore ma famille, le peuple algérien et l'État algérien, car le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que nous ne bénissons pas la normalisation (avec Israël) et que nous soutenons la cause palestinienne."
Nourine : "Je m'attendais à une telle sanction"
Aux Championnats du monde 2019, qui se déroulaient aussi dans la capitale japonaise, Nourine s'était déjà retiré de la compétition pour éviter d'avoir à affronter Butbul. Accusé d'avoir violé le code d'éthique et la charte olympique en utilisant les Jeux "comme une plate-forme de protestation et de promotion de la propagande politique et religieuse", il a réagi à cette suspension de dix ans auprès des médias algériens, sans préciser s'il comptait faire appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) : "Je m'attendais à une telle sanction. Les instances internationales du judo m'ont sacrifié pour faire peur aux autres athlètes afin que ça ne se reproduise plus. Le malheur est que la Fédération algérienne de judo ne m'a pas apporté son soutien. Ses responsables ont préféré soutenir la Fédération internationale."
En 2016, aux Jeux de Rio, c'est le judoka égyptien Islam El-Shehaby qui avait refusé de serrer la main de son adversaire, l'Israélien Or Sasson. Malgré les pressions de la part des médias égyptiens et arabes, le président du Comité olympique égyptien et le ministre de la Jeunesse et des Sports avaient refusé le boycott de ce combat.