Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 03 décembre 2021 à 14h18
Alors qu’Alain Schmitt, accusé de violences conjugales par la championne olympique Margaux Pinot, a été relaxé, la ministre chargée des Sports est "en soutien" de la judokate, qu’elle estime "clairement victime" dans cette affaire.
Après la relaxe d’Alain Schmitt, accusé de violences conjugales par Margaux Pinot, Roxana Maracineanu, qui était en visite officielle jeudi à Saint-Ouen pour évoquer le projet de mise à disposition de logements pour les femmes victimes de violences dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, s’est exprimée sur cette affaire qui agite le judo français. "Vu la procédure qui est en cours et l'indépendance de la justice, dans ma position de ministre je ne peux pas m'exprimer sur la procédure qui est en cours", a d’abord déclaré la ministre déléguée aux Sports, tout en se disant "en soutien de Margaux (Pinot) qui, pour moi, est clairement victime dans ce qui s'est passé."
Schmitt, ancien judoka, était l’entraîneur et le compagnon de la championne olympique de judo par équipes, et il s’est défendu lors d’une conférence de presse, ne niant pas la dispute mais contestant les accusations de la jeune femme. Dénonçant "un lynchage médiatique", celui qui devait allait entraîner en Israël a assuré que Pinot lui a "sauté" dessus à son domicile. "Elle m'a agrippé par le col. J'ai reculé, j'ai reculé. Elle m'a projeté au montant de la porte, a-t-il notamment déclaré. Et là, j'étais un peu sonné, recroquevillé sur moi-même. Je me relève, elle m'a empoigné. Et c'est parti dans un truc, dans tous les sens. A droite, à gauche. On a cogné dans les murs, dans un radiateur..."
Margaux Pinot s’est elle aussi exprimée devant la presse un peu plus tard, aux côtés de son avocat. "J'ai cru que j'allais y laisser ma vie, a-t-elle confié, relatant à son tour les faits. Il m'a prise par les cheveux et m'a mise sur le sol. J'étais sur le dos, il s'est mis sur moi et m'a mis des coups de poing des deux mains (...) J'ai réussi à aller dans la pièce d'à côté. Il a ensuite cogné ma tête sur le sol, plusieurs fois. Je crois qu'il a voulu m'étrangler. Il a mis ses mains autour de mon cou." Assurant n’avoir jamais eu à faire face "à une violence comme ça dans (sa) vie", elle "parle pour les femmes qui ont pu mourir pour des actes aussi violents, qui, peut-être, n'avaient pas la carrure ou le mental pour s'en sortir. Je suis reconnaissante envers le judo, la vie. Je vois les choses différemment maintenant. Je suis triste du dénouement de l'audience." Et alors que le judo français a pris position en faveur de la championne, de Teddy Riner à Clarisse Agbégnénou en passant par Stéphane Nomis, président de la Fédération française de judo, le parquet fait appel de la relaxe.