Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 01 décembre 2021 à 15h46
Margaux Pinot, championne olympique par équipes à Tokyo, n'a obtenu aucune condamnation - pour le moment - de son coach et ancien judoka Alain Schmitt, qu'elle accuse de l'avoir violemment frappé à son domicile.
Alain Schmitt, l'ancien judoka devenu coach, avait été accusé par son élève et compagne Margaux Pinot de violences qui auraient eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche. L'homme a été relaxé faute de preuves par le tribunal correctionnel de Bobigny, un verdict qui a probablement poussé l'athlète à poster son visage tuméfié avec ce commentaire : "J’ai été insultée, rouée de coups de poings, ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée." Pinot travaillait depuis quatre ans avec Schmitt, qui s'apprêtait à rejoindre Israël pour devenir entraîneur de l'équipe féminine.
"Elle s'est senti mourir"
L'AFP relaie les propos de la présidente du tribunal : "Un tribunal n'est jamais là pour dire qui dit la vérité et qui ment. En l’occurrence, nous n'avons pas assez de preuves de culpabilité. Le tribunal vous relaxe." Schmitt avait mis l'accent sur une "chiffonnade" aux allures de "tornade" entre deux êtres impulsifs. Elle assure qu'il lui a dit qu'il "trouverait une fille en Israël pour me défoncer", lui rétorque "avoir juste dit que je ferais tout dans mon travail pour trouver une fille qui la battrait". Il se dit alors empoigné "contre le montant de la porte" : "On s’empoigne, on vacille dans tous les sens et on se cogne dans tous les sens. Jamais je n’ai frappé une femme." Le parquet, qui avait requis un an de prison avec sursis, a fait appel dès mardi.
Schmitt assure que les traces de sang et les blessures résultent de chocs contre les murs. Pinot insiste et décrit bien "des coups de poing", tout en précisant être parvenue à s'échapper pour aller chez des voisins. Pour Me Mali Behloul, l'avocat de Schmitt, "avec la force qu’a cet homme, il a la capacité de faire beaucoup plus mal que ça". Réponse de son confrère Stéphane Maugendre (pour France 3), qui représente Pinot : "Elle dit que si elle n'était pas judokate, elle y serait passée, qu'elle s'est senti mourir. Voilà ce qu'elle a dit à la police. Elle est encore extrêmement choquée mais il faut dépasser ça, c'est pour ça que je lui ai demandé de venir et de continuer sa carrière." Des membres du club du Blanc-Mesnil ainsi que de la Fédération française ont soutenu Pinot au tribunal.