Affaire Pinot : "J'ai cru que j'allais y laisser ma vie"

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Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le jeudi 02 décembre 2021 à 20h51

Margaux Pinot est sortie du silence ce jeudi en conférence de presse, quelques heures après son ex-entraîneur et compagnon, Alain Schmitt. Elle dit avoir "avoir cru y laisser la vie" face à la violence extrême qu'elle a subie.

Un nouvel épisode a eu lieu ce jeudi dans l'affaire Pinot devenue tristement célèbre. Quelques heures après la conférence de presse d'Alain Schmitt, cet ancien judoka, entraîneur et compagnon de Margaux Pinot qui a été relaxé par le tribunal de Bobigny ce mercredi suite aux accusations de violences conjugales dont il a fait l'objet, la championne olympique de judo par équipes a à son tour pris la parole devant les médias. Une intervention aux côtés de son avocat, Me Rachid Madid. Un représentant pour qui il est "hors de question d'appeler à la haine contre les magistrats" ou contre l'agresseur présumé de sa cliente: Alain Schmitt.

Un apaisement nécessaire au vu du battage médiatique et de l'indignation suscités par cette affaire. Car en effet, le récit de Margaux Pinot peut se révéler choquant. "Il était convenu qu'on se retrouve avec Alain. Il est arrivé plus tard, vers deux heures du matin, alcoolisé" a-t-elle entamé avant de relater l'enfer qu'elle a subi. "Il a commencé à tenir des propos violents, en me disant que ma carrière était foutue, que j'étais débile. J'ai mis les mains sur mes oreilles, j'ai l'habitude d'entendre ce genre de propos de sa part, cela reste dans ma tête pendant des semaines. Je me sens dévalorisée. Il s'est approché du lit, je l'ai repoussé" a expliqué la judoka.

"Soit tu arrives à te dégager, soit tu es morte"

La suite fait froid dans le dos. "Il m'a prise par les cheveux et m'a mise sur le sol. J'étais sur le dos, il s'est mis sur moi et m'a mis des coups de poing des deux mains" a-t-elle détaillé. "J'ai réussi à aller dans la pièce d'à côté. Il a ensuite cogné ma tête sur le sol, plusieurs fois. Je crois qu'il a voulu m'étrangler. Il a mis ses mains autour de mon cou" a poursuivi la licenciée du club du Blanc-Mesnil. Elle raconte avoir voulu sortir de son étreinte mais que son agresseur l'a rattrapée à plusieurs reprises, jusque dans le couloir de l'immeuble où elle s'est parlée à elle-même: "Soit tu arrives à te dégager, soit tu es morte."

"J'ai cru que j'allais y laisser ma vie"

Bien que retenue une dernière fois, elle a réussi à s'extirper des griffes de son agresseur, grâce notamment à des voisins qui lui ont ouvert la porte de leur domicile avant l'arrivée de la police. "J'ai cru que j'allais y laisser ma vie" a-t-elle confié traumatisée. Elle dit n'avoir jamais assisté à un tel déferlement de violence et a voulu prendre la parole "pour les femmes qui ont pu mourir pour des actes aussi violents, qui, peut-être, n'avaient pas la carrure ou le mental pour s'en sortir. Je suis reconnaissante envers le judo, la vie. Je vois les choses différemment maintenant" a prononcé la judoka en guise de conclusion.

Relaxé, Alain Schmitt devra toutefois se représenter devant la justice, le parquet de Bobigny ayant fait appel de la décision prononcée en première instance. Cette affaire a mené les dirigeants du club du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) à annuler sa participation à la Ligue des champions prévue le 11 décembre à Paris a fait savoir le quotidien L'Equipe ce jeudi.

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