Juba Touabi, Media365, publié le lundi 13 janvier 2025 à 21h51
Invité au micro de RMC, John Textor, président et propriétaire de l'Olympique Lyonnais, n'a pas mâché ses mots pour décrire certaines figures du football français, et exposé sa vision pour l'avenir de l'OL.
Pour le patron de la formation rhodanienne, les sanctions de la DNCG à l'encontre de l'OL, notamment l'interdiction de recrutement et la menace de relégation en Ligue 2, sont injustifiées. « Nous avons injecté 60 millions d'euros et en ajouterons 25 millions supplémentaires. Ces sanctions n'ont aucun sens. Beaucoup de clubs en difficulté financière ne sont pas sanctionnés comme nous. » L'Américain critique également l'opacité et les fuites au sein de l'instance : « On n'avait pas encore fini notre présentation que les médias annonçaient déjà les sanctions. »
John Textor a profité de sortie médiatique afin d'attaquer frontalement le président du PSG, qu'il accuse de dominer le football français. « Je ne connaissais pas vraiment la protection institutionnelle dont jouissait un certain club et le pouvoir d'une certaine personne sur les instances à l'image de l'ECA et de l'UEFA... Droits TV ? C'est Nasser qui a mené les débats, alors qu'il n'aurait même pas dû être présent, en tant que patron d'une chaîne de télévision directement impliquée dans les débats. S'il y avait une voix discordante, Nasser Al-Khelaifi 'aboyait' sur cette personne, il y avait beaucoup d'intimidation aussi. Le président de la Ligue était assis, sans rien dire comme un petit 'toutou' » Il déplore également l'absence de compétitivité en Ligue 1, qu'il considère essentielle pour attirer un public mondial.
Textor ouvre la porte à Benzema
Ces piques en direction du président du Paris Saint-Germain et du patron de la Ligue de football professionnel. L'instance qui gère la Ligue 1 a exprimé « sa surprise face aux récentes déclarations de John Textor... La DNCG est une institution indépendante, dont les décisions et le fonctionnement reposent sur des principes d'autonomie et de transparence. » De son côté, le club francilien s'est montré plus offensif : « Dommage que la classe et l'élégance ne s'achètent pas car ça aurait permis d'éviter à MR. Textor de se ridiculiser à travers ses outrances grossières et mensongères à l'encontre de notre président, notre institution et nos fans. »
L'ancien président lyonnais, Jean-Michel Aulas, n'échappe pas aux critiques. Questionné au sujet du regret de son prédécesseur suite à la vente du club, l'homme d'affaires américain dira : « J'ai été très déçu d'autant plus qu'on s'était mis d'accord avec Jean-Michel Aulas pour faire table rase du passé... Manifestement, lui n'a pas tourné la page » Malgré les tensions, Textor espère apaiser leurs relations : « Peut-être autour d'un verre de vin. »
Inspiré par son expérience avec Botafogo, Textor veut renforcer le lien entre l'OL et sa communauté. Il évoque un modèle d'adhésion et de billets accessibles pour remplir les stades et augmenter les revenus grâce aux sponsors et aux droits TV. Il souhaite aussi moderniser le football français. Il reste ambitieux pour l'OL, malgré les contraintes financières et sportives. Il conclut avec un clin d'œil à l'histoire du club : « Karim Benzema et Juninho ? Ils seront toujours les bienvenus, sur ou en dehors du terrain. »