Mathieu WARNIER, Media365, publié le dimanche 12 décembre 2021 à 22h35
Vainqueur ce dimanche à Abu Dhabi et sacré champion du monde, Max Verstappen a dû batailler tout au long de la saison avec Lewis Hamilton pour faire chuter le Britannique de son trône.
Max Verstappen a fait bien des envieux ce dimanche. Au volant de sa Red Bull Racing, le Néerlandais est parvenu à réaliser ce que Sebastian Vettel, dauphin en 2017 et 2018, n'est pas parvenu à faire depuis 2014. Intouchable depuis l'introduction des moteurs turbo hybrides en 2014, mis à part l'interlude Nico Rosberg en 2016, le duo formé par Lewis Hamilton et Mercedes a dû s'avouer vaincu au terme d'une saison 2021 qui restera dans les annales du championnat du monde de Formule 1. Mais si tout s'est joué sur un seul tour du circuit de Yas Marina, le duel entre le Néerlandais et le Britannique a rythmé toute la saison et ce dès la manche d'ouverture à Bahreïn. En effet, sur le circuit de Sakhir, les coups ont commencé à pleuvoir mais, ayant dépassé la limite, Max Verstappen a dû concéder la victoire à Lewis Hamilton mais le ton était donné. Le départ du Grand Prix d'Emilie-Romagne l'a confirmé avec aucun des deux rivaux qui n'a voulu lâcher le moindre centimètre à l'autre mais, cette fois, c'est le Néerlandais qui a eu le dernier mot. A Portimão, au Portugal, c'est Lewis Hamilton qui a su prendre l'ascendant sur son rival pour l'emporter avant de confirmer à Montmelo lors du Grand Prix d'Espagne. Mais, à Monaco, Max Verstappen a su se montrer impérial pour l'emporter et, profitant d'une contre-performance de son rival, prendre les commandes du championnat du monde pour la première fois de sa carrière. Toutefois, cette saison 2021 n'a jamais été un long fleuve tranquille pour Max Verstappen.
Un duel souvent au-delà de la limite
A Bakou, alors qu'il était solidement en tête devant son coéquipier Sergio Pérez, le Néerlandais a été trahi par ses pneus à cinq tours du drapeau à damiers. Lewis Hamilton avait alors une opportunité en or de reprendre l'avantage mais une erreur de manipulation sur son volant a provoqué la chute du Britannique à deux tours de l'arrivée, quand la course a été relancée après un drapeau rouge. Dans l'incapacité de freiner au premier virage du circuit de Bakou, il a tiré tout droit et n'a pu faire mieux que quinzième. Un mano-a-mano qui a repris de plus belle au Castellet quand, après un départ manqué depuis la pole position, Max Verstappen s'est montré plus fin tacticien avec un deuxième arrêt qui lui a permis de déposer Lewis Hamilton dans l'avant-dernier tour pour s'imposer et creuser l'écart. Un succès qui a lancé une série de trois courses remportés, le Néerlandais se montrant impérial lors des deux Grands Prix organisés en Autriche, sur les terres de son employeur. C'est toutefois en Grande-Bretagne que le duel pour le titre mondial a pris une tout autre ampleur. Après la première qualifications sprint de l'histoire qui a offert la pole position à Max Verstappen après une belle bataille, le départ du Grand Prix à proprement parler restera une des images de cette saison. Un contact au virage de Copse a envoyé à vive allure le Néerlandais dans les rangées de pneus quand le Britannique a pu continuer sa route. Pénalisé par les commissaires, Lewis Hamilton a tout de même pu infliger un 25-0 à son adversaire et réduire nettement l'écart au championnat.
Monza, un tournant
Lewis Hamilton et Max Verstappen se sont battus pour le titre mondial mais n'étaient pas seuls. Ils ont, en effet, pu compter sur leurs coéquipiers Valtteri Bottas et Sergio Pérez. Ces derniers ont été dans les bons comme dans les mauvais coups. En Hongrie, sur une piste humide, le Finlandais a provoqué un cataclysme au premier virage, mettant fin à la course du Mexicain d'entrée et endommageant sérieusement la monoplace du Néerlandais. Si la défense héroïque de Fernando Alonso a privé Lewis Hamilton de la victoire face à Esteban Ocon, la deuxième place a été suffisante pour le pilote Mercedes, qui a passé la traditionnelle trêve estivale en tête du championnat pour huit points. Un écart réduit à seulement trois points après le non-Grand Prix de Belgique mais, évoluant pour la première fois à domicile, Max Verstappen a été redoutable à Zandvoort. Une victoire synonyme de retour à la première place du championnat pour le pilote Red Bull Racing. Après Silverstone, Monza restera le deuxième grand temps fort du duel qui a animé la saison. Si Daniel Ricciardo a volé la vedette, le double abandon de Max Verstappen et Lewis Hamilton après un impressionnant accrochage dans la première chicane a jeté un froid sur les relations entre les deux rivaux. L'étape en Russie, en plus de permettre à Lewis Hamilton de signer sa 100eme victoire en carrière, a permis au Britannique de se jouer de la pluie pour reprendre la tête du championnat mais sans parvenir à la conserver très longtemps. Un changement de pneus inopportun sur la piste humide d'Istanbul n'a pas permis à Lewis Hamilton de finir sur le podium, entamant la dernière ligne droite de la saison avec six points de retard sur son rival.
Une fin de saison dantesque
Disputées hors d'Europe, les six dernières courses de la saison ont tout d'abord vu Max Verstappen être intransigeant. A Austin, sur un circuit souriant toujours aux Mercedes, le Néerlandais a résisté à la charge de Lewis Hamilton en fin de course avant une démonstration de force à Mexico. Parti troisième, il s'est joué des deux pilotes Mercedes pour prendre l'avantage au premier virage et ne plus lâcher les rênes. Avec une marge de 19 points et quatre courses à disputer, Max Verstappen pouvait sans doute voir venir... mais c'était sans compter sur la hargne de Lewis Hamilton, qui s'est matérialisée au Brésil. Après avoir remonté les trois-quarts du peloton lors de la qualification sprint, le Britannique a offert un nouveau duel à couteaux tirés avec Max Verstappen. Le Néerlandais a tout fait pour lui résister mais a dû baisser pavillon avant de voir les commissaires s'immiscer dans leur combat. Sanctionné au Qatar pour non-respect des drapeaux jaunes, Max Verstappen n'a pu que limiter les dégâts face à Lewis Hamilton, victorieux pour la deuxième fois de suite et revenu à seulement huit points. L'intensité du duel est montée d'un cran supplémentaire à Djeddah avec de nombreux accrochages entre les deux pilotes et Lewis Hamilton qui l'a emporté devant Max Verstappen pour offrir à la F1 le final le plus intense depuis 1974, quand Emerson Fittipaldi et Clay Regazzoni ont abordé la dernière course à égalité de points. Un Grand Prix d'Abu Dhabi qui a longtemps été promis à Lewis Hamilton mais des décisions hasardeuses de la part de Mercedes et l'opportunisme de Red Bull Racing ont permis à Max Verstappen d'arracher le titre mondial dans le tout dernier tour de la toute dernière manche de la saison. Une victoire qui offre aux Pays-Bas son premier champion du monde, à Red Bull Racing son premier titre depuis le quadruplé de Sebastian Vettel entre 2010 et 2013. Un champion du monde inédit qui vient clore un chapitre de l'histoire de la F1, avant une révolution.