David Gaudu, de lieutenant à leader ?

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Clément Pédron, Media365 : publié le mercredi 11 novembre 2020 à 09h00

En difficulté lors du Tour de France, David Gaudu a montré de grandes qualités lors de la Vuelta, le premier Grand Tour qu'il courait dans la peau d'un leader. Avec deux victoires et une belle 8eme place au général, le Breton a fait passer un message à ses dirigeants.

Décidément, cette saison ne ressemble à aucune autre et ce n'est pas David Gaudu (24 ans) qui dira le contraire. Le gamin de Landivisiau (Côtes-d'Armor) en a vécu une drôle pour son jeune âge mais force est de constater qu'il n'a pas perdu de vue son objectif de résultats et de statut au sein de la Groupama-FDJ. 4eme du Tour de l'UAE en début d'année, la suite de la saison a été rudement compliquée pour le Breton. En proie à de gros troubles digestifs durant l'été, Gaudu avait été préservé pour le Tour de France et n'avait pas pu tenir son rôle de fidèle lieutenant de Thibaut Pinot lors du Critérium du Dauphiné. Quelques semaines après, le grimpeur se remettait sur pied pour participer à la Grande Boucle, toujours dans l'optique d'aider son leader à décrocher son rêve.

Malheureusement, les choses ne se passaient décidément pas comme prévues et le duo chutait dès la première étape à Nice, sur une Promenade des Anglais très humide. En grande souffrance les jours suivants, David Gaudu stoppait l'hémorragie et décidait d'abandonner lors de la 16eme étape. « C'est la cata. Personnellement, je tombe à Nice dès le premier jour, collectivement nous sommes hors-jeu dès la première étape de montagne..., racontait le coureur à Ouest-France. Je n'ai jamais eu de super sensations en montagne, mis à part sur l'étape de Laruns où j'ai été dans l'échappée. Mais sinon, c'est difficile, mentalement et physiquement. On voit bien qu'on est incapable de suivre le rythme, ça monte trop vite pour nous. Physiquement, sur ce Tour, on n'est pas au niveau. »

La révélation en Espagne

De retour sur un vélo après s'être rétabli, le grimpeur prenait alors la direction de l'Espagne pour la Vuelta, son premier Grand Tour dans la peau d'un leader. Et comme si le sort ne s'acharnait pas assez, les premières étapes au général furent dévastatrices pour lui. Largué et pas au niveau, David Gaudu se demandait alors si ce Tour n'allait pas ressembler à celui passé en France. Heureusement pour lui, ce ne fût pas le cas et le Breton se reprenait d'une incroyable manière en remportant deux étapes (ses premières sur une course de trois semaines), à la Farrapona et la Covatilla.

Dans l'ombre de Thibaut Pinot, le Costarmoricain mettait alors tout le monde d'accord sur son talent avec ses prestations en terres ibériques. « Ma première victoire d'étape m'a aidé, reconnaissait Gaudu. Entre le début de la Vuelta et la fin, c'est devenu plus facile pour moi de naviguer dans le peloton. Le regard a changé sur moi. » Finalement classé huitième de la Vuelta, le grimpeur de la Groupama-FDJ commence à engranger de plus en plus d'expérience non plus dans un rôle de lieutenant mais bien dans celui de chef de file. Sous contrat jusqu'en 2023, le Breton entend bien garder le sens des priorités et ne pas brûler les étapes. Et s'il conserve la confiance de l'équipe dans un rôle d'équipier qu'il endosse à merveille, il incarne à coup sûr, le visage de la formation française à court terme.

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