Mathieu Warnier, Media365, publié le vendredi 19 avril 2024 à 22h00
Interrogée sur la possibilité d'élargir le Tour de France Femmes à trois semaines, la directrice de l'épreuve Marion Rousse a assuré que cela n'était pas d'actualité en raison de structures insuffisantes dans le cyclisme professionnel féminin.
Le Tour de France Femmes n'en est qu'à ses balbutiements. Relancée par Amaury Sport Organisation (ASO) en 2022, l'épreuve a vu Annemiek van Vleuten puis Demi Vollering l'emporter au bout d'une semaine de compétition. Décalée au mois d'août en raison des Jeux Olympiques de Paris 2024, la prochaine édition sera disputée sur huit étapes organisées dans une fenêtre de sept jours avec le Grand Départ à Rotterdam et une arrivée finale au sommet de l'Alpe d'Huez. Présente ce jeudi aux Pays-Bas pour lancer les festivités, la directrice du Tour de France Femmes Marion Rousse n'a pas échappé à des questions sur le développement de l'épreuve, notamment la possibilité de calquer son format que l'épreuve masculine, traditionnellement organisée sur trois semaines. « Il faut y aller pas à pas, a affirmé l'ancienne coureuse dans des propos recueillis par RMC Sport. Des Tours de France Femmes, il y en a eu avant nous et ce n'était pas la bonne formule puisqu'ils n'ont plus existé au bout d'un moment. Il faut aller au même rythme que l'évolution du cyclisme féminin. »
Rousse ne cache pas la fragilité du cyclisme féminin
Or, ce dernier n'apparaît pas assez structuré pour envisager sereinement des épreuves plus longues au calendrier international. Admettant qu'un « bon système économique » se met en place depuis plusieurs années, Marion Rousse concède que l'économie du cyclisme professionnel féminin « reste quand même fragile ». Avant toute poussée de croissance, de la patience apparaît nécessaire afin que « les structures soient encore plus solides ». De plus, les équipes engagées auront nécessairement besoin d'élargir leurs effectifs, qui comportent en moyenne une quinzaine de coureuses quand leurs homologues masculin composent avec entre 28 et 30 coureurs. « Si on veut rallonger les courses, il faudra peut-être avoir plus de participantes dans chaque formation », admet sans difficulté Marion Rousse. Le retour du Tour de France Femmes reste un pas dans la bonne direction mais, comme n'a cessé de le clamer le patron d'ASO Christian Prudhomme depuis les premières esquisses du projet, sa pérennité sera assuré uniquement s'il parvient à avoir un modèle économique viable sur le long terme.