Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mercredi 10 novembre 2021 à 13h15
Kevin Mayer se confie à son tour sur la crise traversée par la Fédération française d'athlétisme et pointe une inquiétude au sujet des Jeux Olympique de Paris 2024.
Paris va vivre une grande fête dans moins de trois ans en accueillant les Jeux Olympiques de 2024, du 26 juillet au 11 août. La fête promet d'être belle, la Capitale se prépare et on sait déjà que la cérémonie d'ouverture pourrait se dérouler de façon originale en se tenant sur la Seine. A domicile, la délégation française espère de très nombreuses médailles, dans le maximum de disciplines possibles. Dont l'athlétisme, secteur dans lequel les Bleus ont terriblement failli à Tokyo l'été dernier.
Mayer : « Aujourd'hui, la fédé, je ne la sens pas mal »
Au Japon, la France n'a rapporté qu'une breloque dans un des sports favoris des Tricolores, l'œuvre de Kevin Mayer, médaillé d'argent en décathlon. Après Yohan Diniz et Renaud Lavillenie, l'athlète de 29 ans vient de donner son sentiment au sujet de la crise que traverse la fédération d'athlétisme, privée de DTN et de directeur de la performance depuis un long moment. « Dans les fédérations, il y a des avis, des conflits, des choses qui se passent bien ou mal. Aujourd'hui, la fédé, je ne la sens pas mal », explique Mayer dans le Dauphiné Libéré. « C'est sûr qu'André Giraud, comme dit Renaud (Lavillenie), ce n'est pas un mec qui va foncer dans le tas, qui va donner son avis à tout le monde ou qui va imposer son style. Il est un peu en retrait mais il est très gentil. On peut avoir l'impression qu'il y a un laisser-aller, mais ce n'est pas mon impression », ajoute le champion du monde 2017.
En revanche, Mayer se montre inquiet pour les Jeux de Paris. « Le problème, c'est que des personnes qui n'y connaissent rien vont trop nous mettre de pression pour Paris, c'est sûr et certain. Des gens qui n'ont pas le contrôle sur nos performances vont vouloir l'avoir, en sachant très bien qu'ils ne maitrisent rien », prédit le recordman du monde du décathlon. « Il faut faire ce qu'ils ont fait pour moi cette année, conseille-t-il. Nous faire confiance, nous demander ce dont on a besoin. S'ils leur semblent qu'on fait des choses de travers, on en parle, mais sinon ils n'ont pas à nous mettre des bâtons dans les roues. »
Mayer : « Des personnes qui n'y connaissent rien vont trop nous mettre de pression pour Paris »
Kevin Mayer redoute que le résultat négatif de Tokyo ne se ressente sur les comportements. « J'ai l'impression qu'ils vont vouloir faire différemment parce qu'ils ne regardent que les résultats et pas les performances comme Tual (Gabriel) sur 800 mètres qui passe de 20eme mondial à 6eme en finale olympique. Il faut prendre en compte que le sport c'est aussi des cycles, de la réussite et que cela ne peut pas marcher à chaque fois », lâche Mayer qui a effectué son retour il y a un mois. En décembre, le Français sera en stage à La Réunion puis disputera des épreuves en salle à partir de fin janvier. Il y aura ensuite les championnats de France puis du monde à Belgrade (11-13 mars). Les Championnats du monde et d'Europe en plein air seront également au calendrier durant cet été 2022. Copieux programme...