Roland-Garros : Mauresmo se confie sur son nouveau rôle de directrice du tournoi

Roland-Garros : Mauresmo se confie sur son nouveau rôle de directrice du tournoi©Panoramic, Media365
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Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 17 mars 2022 à 12h14

Désormais directrice de Roland-Garros, Amélie Mauresmo évoque cette nouvelle fonction, différente de tout ce qu'elle avait fait auparavant.

Depuis trois mois, elle occupe de nouvelles fonctions. D'autres prestigieuses fonctions après avoir déjà été sélectionneure de l'équipe de France de Fed Cup ou entraîneure d'Andy Murray et Lucas Pouille. Amélie Mauresmo a été nommée en fin d'année 2021 directrice de Roland-Garros et pris la suite de Guy Forget. A 42 ans, l'ancienne numéro 1 mondiale vit la chose sereinement et plutôt à distance pour le moment. « J'habite toujours à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Je suis venu une fois à Paris en décembre. Même chose en janvier et en février. Trois fois en mars. Ça va s'accélérer dans les semaines à venir. Pour l'instant, j'ai presque tout géré en visio », confie dans L'Equipe Mauresmo qui depuis trois mois a découvert « toutes les équipes et les rouages, que je ne connaissais pas. Je n'avais pas de vision préconçue de ce qu'allait être le job. Ma mission a été d'identifier qui fait quoi et de comprendre ce qu'est Roland-Garros au-delà de ce que j'avais connu comme joueuse, puis comme coach. Du coup, j'échange beaucoup et je pose beaucoup de questions avant de me faire un avis. Je ne suis pas une cheffe d'orchestre, ce serait présomptueux. Je me vois plus comme un électron libre. »

Les premiers mots du vainqueur après la remise du trophée


Mauresmo, qui a tenu une conférence de presse mercredi pour présenter la prochaine édition au côté notamment de Gilles Moretton (président de la FFT), a déjà lancé quelques innovations sur le tournoi. « Je me suis d'abord intéressée au sort des joueurs. Je l'avais connu, et il n'y avait pas un seul endroit dans Roland où ils pouvaient se ménager un petit peu d'intimité. Pas de lieu silencieux, par exemple. On a donc bossé pour réaménager tout ça. Le fait d'ouvrir ce nouveau restaurant, le Club House, va aider à garder ce que j'appellerais un "premier cercle" d'intimes autour des joueurs. Il n'y avait pas de salle de repos, pas d'endroit pour faire une sieste. L'autre chose qui me paraissait essentielle, ce sont les traductions instantanées de l'interview d'après match, sur le court, directement sur l'écran. Avant, on perdait l'essentiel de ce que l'exercice peut apporter, la connivence, la spontanéité, l'émotion, les rebonds de l'interview. On a également décidé que, le jour de la finale, les premiers mots du vainqueur ne seraient prononcés qu'après la remise du trophée. »

Mauresmo attend les sessions nocturnes avec impatience

L'ancienne championne veut faire entrer les Internationaux de France dans la modernité. « Je ne suis que de passage, je ne vais pas tout révolutionner. Il y a eu des équipes avant moi, il y en aura après. J'aimerais garder cette tradition de Roland-Garros, tout en entrant dans un peu plus de modernité. Je pense qu'on va y arriver. On ne peut pas avoir les mêmes innovations que les autres (tournois du Grand Chelem) parce qu'on paye ce manque de place. Il faut absolument qu'on joue avec nos forces. En gros, privilégier le qualitatif au quantitatif », souligne Amélie Mauresmo qui attend les sessions nocturnes avec impatience. « On a vu l'an dernier (la demie Djokovic-Nadal) que ça pouvait devenir exceptionnel. À nous de bien les mettre en avant, notamment grâce au petit show de cinq-dix minutes avant le match, dit-elle. Et on aura une jauge pleine de spectateurs. Il me tarde de voir ça. Il faudra aussi voir comment on va gérer le flux de 15 000 personnes qui sortent du Chatrier (à la fin de la session diurne) et de 15 000 personnes qui y entrent (pour la nocturne). »

« C'est différent de tout ce que j'ai fait »

Première femme à occuper cette fonction de boss de Roland-Garros, Amélie Mauresmo en ressent une certaine fierté. « Une part de moi est fière de casser une barrière, de casser des codes et d'être la première femme à ce poste. Mais à la fin de la journée, je travaille, et je préférerais que ce soit un non-sujet, nuance celle qui a remporté deux tournois du Grand Chelem (l'Open d'Australie et Wimbledon en 2006). Ce sont les compétences, l'engagement, la passion qui parlent. Je ne sais pas si j'avais sur le papier les compétences pour être directrice du tournoi, mais je me donne les moyens de me mettre au niveau le plus vite possible pour impacter positivement le tournoi. » Elle ne s'était jamais imaginée à ce poste que Forget occupait solidement depuis 2016. « En tout cas, c'est différent de tout ce que j'ai fait. J'étais sur le terrain. Là, je suis dans un autre style d'engagement, de rigueur, de volonté de bien faire », conclut Mauresmo.

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