Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 01 novembre 2021 à 20h54
Alors que le tennis ne se porte pas bien, le président de l'ATP propose des solutions. Instructif.
Le tennis, actuellement à la une de l'actualité sportive avec la tenue du Rolex Paris Masters, traverse une période de crise. La petite balle jaune fait moins recette. Il y a évidemment eu la crise sanitaire. Le monde actuel a aussi évolué, les intérêts ont changé et ce ne sont plus les mêmes qu'il y a quelques années quand il y avait les glorieux Pete Sampras, Andre Agassi, Stefan Edberg, Boris Becker, Ivan Lendl, John McEnroe et Jimmy Connors. Le tennis souffre. Alors, il y a des réflexions pour tenter d'améliorer cette situation.
Gaudenzi : « Les fans veulent les meilleurs dans les meilleurs tournois »
Le directeur de l'ATP s'en explique lundi dans les colonnes de L'Equipe. « Le tennis est unique, explique Andrea Gaudenzi. Nous sommes le seul sport avec un produit féminin très fort. N'importe quel autre sport adorerait en dire autant. On a 50 % de fans masculins et 50 % de fans féminins. C'est une immense chance. » Pour attirer plus de fans, le boss de l'ATP veut « accentuer le côté premium ». « Les fans veulent les meilleurs dans les meilleurs tournois. L'exemple type, ce sont les Masters 1000. Ce sont les seuls événements où l'on est sûrs d'avoir les meilleurs. Les fans veulent suivre une histoire qui s'écrit du premier au dernier jour de l'année. Avec une continuité. Et surtout une simplicité. En ce moment, tout est trop compliqué. Une semaine, on a un Masters 1000. Puis, trois ATP 250 la semaine d'après. Puis, un événement WTA. Puis, un Grand Chelem, etc. Hormis les fans purs et durs, tout le monde s'y perd. Or si le fan s'y perd, il va voir ailleurs », stipule Gaudenzi.
Afin d'atteindre cet objectif, l'ancien joueur veut de la transparence. « C'est la seule manière de restaurer la confiance entre les joueurs et les tournois. Aujourd'hui, les joueurs n'ont aucune visibilité sur les finances des tournois. C'est comme une société qui appartient à deux personnes, et l'un des deux se contente de donner sa part des bénéfices à l'autre en fin d'année mais sans donner plus de détails. Ce n'est pas très bon pour la confiance réciproque ! », lâche Andrea Gaudenzi avec le sourire.
Un « Drive to Survive » à la sauce tennis ?
Et pour augmenter les revenus, Gaudenzi propose de « créer un produit qui regroupe toutes les entités mais qui propose davantage que la seule diffusion des matches. » L'Italien évoque « les à-côtés, des interviews, ce qui se passe en coulisses, etc. Aujourd'hui, l'accès au tennis est trop éclaté et trop compliqué. Si on se réunit tous, la valeur de notre sport sera multipliée par trois ou quatre ». Pourrait-on voir à l'avenir un programme en tennis comme « Drive to Survive », la série consacrée à la Formule 1 qui cartonne sur Netflix ? « On travaille sur quelque chose de similaire avec la WTA et les Grands Chelems, révèle le président de l'ATP. Je ne peux pas donner plus de détails car c'est confidentiel pour l'instant. On veut créer un studio, créer plus de contenus. La jeune génération veut voir des matches, bien sûr, mais aussi ce que fait Tsitsipas le soir, par exemple. Il faut s'investir dans le social media. Pas juste "tennis, tennis, tennis". On a besoin de raconter des histoires aux fans. »