Sports de glace : Une nouvelle crise à la fédération ?

Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 22 octobre 2022 à 15h59

Quatre mois après l'élection de Gwenaëlle Noury à la tête de la Fédération française des sports de glace (FFSG), son secrétaire général et son trésorier tirent la sonnette d'alarme.

Le 25 juin dernier, Nathalie Péchalat, élue présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG) en mars 2020, après la démission - quelque peu forcée - de Didier Gailhaguet, notamment accusé d'avoir couvert des agressions sexuelles et des viols, était battue par une inconnue du grand public, Gwenaëlle Noury, présidente du club de Lorient est soutenue par... Gailhaguet. "Faire revenir Didier Gailhaguet, ce serait se tirer une balle dans le pied, avait dénoncé Péchalat à l'AFP. L'ombre de Didier Gailhaguet n'a jamais quitté la fédération. Ce qui me dérange, c'est la bataille qu'il mène à titre personnel, en estimant que la fédération ne peut pas tourner sans lui." Quatre mois plus tard on ne peut pas vraiment dire que la sérénité est de retour à la FFSG. Bien au contraire.

Des méthodes "d'un autre temps"

Il y a d'abord eu les rumeurs de tension au sein du binôme formé par Noury et Patrice Martin, le président de la fédération française de ski nautique et de wakeboard qui a été élue aux côtés de la nouvelle patronne de la FFSG en tant que secrétaire général. Des rumeurs qui se sont révélées être pas très éloignées de la vérité, ce que n'ont pas vraiment cherché à cacher les deux concernés. Associé au trésorier de la Fédération, Loris Bertrand, Martin dénonce aujourd'hui "copinage" et "entre-soi" au sein de l'instance dans un courrier adressé au conseil fédéral, que s'est procuré l'AFP. Se disant "marginalisés dans la gouvernance", "confrontés à des décisions unilatérales", comme des "fins de mission brutales, sans aucun égard pour les personnes concernées", ou bien "des engagements budgétaires décidés et orientés vers des prestataires préalablement ciblés." Les deux hommes regrettent que soient employés des méthodes "d'un autre temps", "privilégiant l'entre-soi, le copinage et l'intérêt personnel au détriment même de l'intérêt général". Et, pour eux, la FFSG "se dirige vers une nouvelle catastrophe à moins de deux ans des JO" (de Paris 2024) s'il n'y pas de "changement rapide, clair et net de ligne directrice." Déplorant "l'opacité" de la fédération, Patrice Martin jure ne pas être en contact avec Didier Gailhaguet. Mais "beaucoup de gens le sont", précise-t-il, ce qui ne va pas manquer de faire encore parler dans le monde des sports en glace.

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