XV de France : Galthié décrypte sa composition et justifie ses choix

XV de France : Galthié décrypte sa composition et justifie ses choix©Panoramic, Media365

Mathieu Warnier, Media365, publié le vendredi 24 février 2023 à 13h40

Face à la presse, Fabien Galthié a justifié l'absence de changements dans la composition qui affrontera l'Ecosse mais est également revenu sur la gestion de son groupe, notamment d'Antoine Dupont.

Les raisons de l'absence de changements

« Depuis quatre ans maintenant et 33 compositions d'équipe, nous avons essayé d'avoir une cohérence, une lecture, une vision qui nous amène sur une période bien définie, qui est de quatre ans. Notre équipe de France a remporté 80% de ses matchs, sort d'une série de quatorze victoires consécutives. Les joueurs qui la composent, qui ont été associés, ont prouvé face à différents adversaires et dans différentes conditions, qu'ils étaient tous capables de relever n'importe quel défi. Avec notre staff, après réflexion puisque nous prenons le temps une fois par jour de travailler sur la composition d'équipe, nous avons jugé qu'il n'y avait pas de raison de modifier cette composition d'équipe hormis Uini Atonio, qui est suspendu pour deux matchs. Nous avons donc intégré Mohamed Haouas, qui était dans le groupe des 28 et qui a déjà joué avec nous à différentes occasions. Ce qui nous permet d'essayer de conserver une expérience collective qui reste conséquente. D'autre part, tous les joueurs qui sont alignés dans cette composition d'équipe méritent de porter ce maillot puisqu'ils sont venus le chercher. »

La concurrence dans le groupe

« La concurrence existe puisque, si vous regardez notre feuille de route et notre composition d'équipe, nous sommes à une moyenne d'âge de 25 ans alors que, lorsque nous avons débuté il y a quatre ans, elle était de 24 ans. 26 ans de moyenne d'âge et 25 sélections, ça veut dire qu'elle n'a pris que deux ans en quatre années et elle a pris à peu près une quinzaine de sélections. En 33 matchs, il y a eu un turnover. Un qui était justifié par notre vision, qui était de laisser au repos tous les joueurs premium durant les tournées d'été et l'Autumn Nations Cup. On a une équipe de France qui a joué un certain nombre de matchs, c'est-à-dire 25, et une autre équipe de France développement qui a joué sept matchs. C'est là qu'on a eu l'occasion de faire monter en compétences des joueurs et leur permettre d'intégrer le XV titulaire. Notre vision est de bien sélectionner les joueurs, c'est-à-dire d'investir sur leur potentiel à la fois de joueur de rugby mais aussi d'homme dans le projet. Pour le reste, tous les joueurs sont en course dans cette émulation et les rassemblements à 42 nous permettent de travailler sur cette vision. »

L'analyse de la défaite en Irlande

« C'est intéressant d'avoir vécu cette expérience, de se déplacer en l'état du moment chez le numéro 1 mondial. Jusqu'à la 71eme minute, on était à six points et donc en capacité de gagner le match. Les deux équipes ont joué un rugby de premier rang mondial. On a touché à nos limites mais les Irlandais aussi. Ils ont su être encore plus forts, mais nous avons eu des temps forts que nous n'avons pas su concrétiser car les Irlandais étaient là et bien là. Cette défaite, il fallait l'analyser et la comprendre pour qu'elle nous amène des clés pour être encore meilleurs. C'est intéressant de tomber. Et maintenant, nous devons nous relever. Voir comment les hommes, le staff, les joueurs, fonctionnent entre eux dans la défaite. Comment nous l'assumons, comment nous l'utilisons. Ce sont des enseignements très riches dans le constat, l'analyse, la projection. Enfin, c'est important pour les joueurs de vivre l'environnement. Nous sommes très poreux avec l'extérieur. Nous écoutons les commentaires, l'écho médiatique. Et nous sommes totalement en phase avec tout ce qui peut se dire. Cela nous apprend à être encore meilleur. »

Un XV-type se dégage avant la Coupe du Monde

« Cela fait quatre ans qu'on travaille sur ce groupe. Il y a des absents sur blessures qui pourront revenir en fonction de leurs récupérations et de leurs performances. Mais l'équipe de France premium ne fait que huit matchs par saison, contre onze ou douze pour les autres sélections. Nous n'avons que huit matchs pour les faire travailler ensemble. Après, il y a des possibilités, des opportunités à saisir avec les blessures. Je ne serais pas surpris que ça arrive à la Coupe du Monde, car c'est toujours arrivé, malgré notre volonté de construire dans la cohérence et dans la confiance, de renforcer l'homogénéité de notre équipe. »

Le rôle de Romain Ntamack

« Les meneurs de jeu sont plusieurs dans notre équipe. Il y a le talonneur, le numéro 8, celui qui annonce les touches, le 9, le 10, Gaël Fickou, en tant que chef de la défense, et l'arrière. Soit la moitié de l'équipe. C'est toute une épine dorsale qui est responsable, surtout pas un joueur, une individualité. Notre priorité est de constituer un cerveau qui va du front, avec le talonneur, jusqu'à l'arrière. Nous sommes dans un sport collectif. La performance est donc avant tout collective. C'est notre force. Donc Romain apporte tout son savoir-faire, son potentiel, sa motivation. Mais avec tous ses partenaires. Il ne joue pas seul. »

Le temps de jeu de Dupont

« Antoine, pour le moment, a fait quatre matchs avec nous cette saison. Et, si tout va bien, il en fera sept. Est-ce que c'est beaucoup ? Je vous laisse juger... Antoine est le meilleur joueur du monde et notre principe de sélection est de mettre les meilleurs sur le terrain. Quand on a fait entrer Maxime Lucu comme finisseur, c'était cohérent. Il apportait un complément. Aujourd'hui, sur les deux matchs disputés, on a jugé que ce n'était pas nécessaire. Si on trouve que c'est nécessaire, nous le ferons, avec toute la lucidité et toute la réflexion que nous avons sur les joueurs. »

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