Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 09 novembre 2023 à 12h43
Toujours très soucieux de l'évolution de l'image du rugby, le sélectionneur français insiste pour qu'on comprenne bien son propos : selon lui, ce sont les donneurs de consignes qui posent problème, pas les arbitres.
Dès l'issue du quart de finale perdu d'un petit point face à l'Afrique du Sud (28-29) au Mondial, malgré l'immense déception, Fabien Galthié n'avait pas hésité à se mettre publiquement en porte-à-faux avec Antoine Dupont. Présent à côté de lui face à la presse, il ne voulait pas évoquer l'influence de l'arbitre sur le résultat, contrairement à son capitaine.
"Pour les demies, tout le monde est revenu. Comme un rétropédalage"
Près d'un mois après l'élimination encore restée en travers de toutes les gorges, le sélectionneur s'exprime avec encore plus de détail (dans l'entretien accordé à nos confrères de L'Equipe) : "Je veux qu'on reste dans la construction. Je ne veux pas faire un focus là-dessus, je suis un éducateur, donc je vais faire très attention à ce que je dis. Il y a deux adversaires, avec au milieu un corps arbitral, c'est-à-dire un arbitre central, des juges de touche et un TMO. Et ça donne ce que ça donne (...) Ça va paraître paradoxal par rapport à ce que je peux dire, aux images que j'ai envoyées, mais je trouve que les arbitres travaillent bien et qu'on travaille bien avec eux. Ce qui leur est arrivé, ce n'est pas juste. Ils sont sur la bonne voie. Ce débat, ça les fragilise et ça me gêne."
Mercredi, le patron des Bleus avait confirmé avoir envoyé personnellement un clip de neuf actions à World Rugby et à l'arbitre M. O'Keeffe, concernant les décisions contestables lors du match contre les futurs champions du monde. Pour Galthié, qui poursuit son exposé, le débat "fragilise le rugby en général et la victoire des Sud-Africains, ça enlève de la légitimité à la performance". Le coach du XV de France explique avoir peur de subir ces débats en retour, comme un boomerang. Il en appelle simplement à plus de cohérence et estime donc, en creux, que World Rugby est responsable de laisser les arbitres ainsi livrés à eux-mêmes : "Après les matchs de poule, pour les quarts de finale, il a été décidé de moins faire appel aux images. Pour aller plus vite, avoir moins de discussion. Je pense aussi qu'il a été décidé de laisser l'arbitre de champ prendre un maximum de décisions. Et pour les demies, tout le monde est revenu. Comme un rétropédalage. C'est ça qui a mis les arbitres en difficulté."