Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le jeudi 21 mars 2024 à 17h02
Après avoir oublié de renouveler la protection de ses titres de propriété, le club de rugby de Béziers n'est désormais plus propriétaire de son logo, de ses couleurs, de ses insignes ainsi que de son sigle.
C'est une mésaventure dont Béziers se serait bien passé. Le club héraultais de rugby, qui évolue actuellement en Pro D2, a perdu les droits sur son nom, son logo, ses couleurs, ses insignes mais aussi sur son sigle ASBH (pour Association sportive de Béziers Hérault). Comment est-ce possible ? Comme dans tous les clubs, les dirigeants ont déposé ces titres de propriété à l'institut de la propriété industrielle (INPI). Il faut, tous les dix ans, réaliser une reconduction au risque que tous les titres ne tombent dans le domaine public, sauf que les dirigeants de Béziers étaient persuadés qu'il ne fallait le faire que tous les 20 ans... Depuis 2020, ces marques du club étaient donc retombées dans le domaine public sans que personne ne s'en rende compte.
« Je trouvais que c'était dangereux »
C'est une ancienne employée de mairie de Béziers, Constance Calandri, qui s'est aperçue la première de la vacance des titres de propriété. Sans prévenir le club aux onze titres de champion de France, elle a déposé à son nom le sigle, le logo, les couleurs et les insignes. Elle en est désormais la propriétaire pour les dix prochaines années et n'a visiblement aucune intention de s'en débarrasser, malgré les protestations du club et de ses supporters. Accusée de vouloir s'en prendre à l'actuel maire de Béziers, Robert Ménard, Constance Calandri se défend et assure qu'elle n'a aucune mauvaise volonté ni de quelconque motivation politique ou commerciale.
« Je n'en croyais pas mes yeux au début. Très franchement, je trouvais que c'était dangereux, a-t-elle expliqué sur les ondes de France Bleu. Surtout vu tout ce qui s'est passé avec les problèmes du club, le rachat en 2020 avec les Émiratis. Monsieur tout le monde aurait pu déposer le logo depuis 2020. C'était à la portée de tout le monde, y compris de quelqu'un qui aurait pu avoir des intentions malveillantes, ce qui n'est pas mon cas. (...) J'irai dans l'intérêt général du club. Je n'empêcherai pas le club de l'utiliser, ni les Biterrois de clamer le nom de leur équipe dans les stades. Il n'y a pas d'arrière-pensée. Il n'y a aucune action politique de ma part. » À la course pour une montée en Top 14 la saison prochaine, le club de Béziers se serait certainement bien passé d'une telle histoire. L'affaire se règlera devant les tribunaux puisque l'association ASBH a porté plainte pour dépôt de marque frauduleux.