Aurélien Canot, Media365, publié le vendredi 19 mai 2023 à 23h04
Après huit ans sans trophée, Toulon a renoué avec le succès vendredi à l'Aviva Stadium de Dublin en remportant sa toute première Challenge Cup, aux dépens d'une équipe de Glasgow surclassée (43-19) par les Varois. Le RCT, héroïque défensivement et porté notamment par un Baptiste Serin éblouissant en première mi-temps avant de sortir sur blessure, devient du même coup le premier club français à avoir remporté les deux Coupes d'Europe.
Toulon attendait d'ajouter un nouveau trophée à sa belle collection depuis huit ans et le troisième sacre de suite des Rouge et Noir en Champions Cup. Une longue disette qui a pris fin ce vendredi soir sur la pelouse de l'Aviva Stadium, où le RCT a nettement dominé Glasgow (43-19) pour remporter sa toute première Challenge Cup et devenir du même coup le premier club français à inscrire son nom au palmarès des deux Coupes d'Europe. Au cœur d'une saison pas évidente en Top 14, les Varois, 8emes du classement en championnat, avaient bien besoin de cette parenthèse victorieuse sur la scène européenne. Pour que la fête continentale soit belle en attendant de se replonger dans un quotidien plus complexe, Toulon s'est attaché à mettre tout de suite la pression sur Glasgow. Résultat : un premier essai marqué après cinq minutes de jeu par Baptiste Serin suite à un petit jeu au pied du demi de mêlée toulonnais pour lui-même. Treize minutes plus tard, l'ancien numéro 9 de l'UBB était encore dans le coup sur le deuxième essai de son équipe. Sur une passe sautée, le héros de la première mi-temps (NDLR : c'est néanmoins Cheslin Kolbe qui a été élu homme du match) servait parfaitement dans l'intervalle l'emblématique Sergio Parisse, qui n'avait encore jamais remporté de trophée depuis son arrivée sur la Rade. A bientôt 40 ans, l'Italien, acclamé par les supporters à sa sortie du terrain, passait en force et le RCT poursuivait son entame parfaite (14-0). Mal en point, les Ecossais allaient alors donner un précieux coup de pouce aux joueurs de Franck Azéma (qui retrouvera Perpignan la saison prochaine). Sur un nouveau lancer en touche mal négocié par les Warriors et relayé par Nayacalevu Waisea via un rush tout en puissance, Serin, encore lui, après une très belle feinte, marquait son deuxième essai de la soirée. Le troisième pour cette équipe de Toulon très disciplinée (première pénalité concédée à la 28eme minute) qui regagnait les vestiaires sur un score de 21-0. Une première période en tout point parfaite qui se terminait très mal néanmoins avec la blessure de Serin, qui abandonnait définitivement ses coéquipiers (il a fait son retour sur la pelouse sur des béquilles, peut-être gravement blessé), tandis que le revenant Gabin Villière quittait la pelouse sur protocole commotion.
Toulon euphorique jusqu'à la fin
Des coups durs qui n'allaient pas empêcher ces Varois toujours aussi solides défensivement de poursuivre leur marche en avant. Mieux : le RCT, après avoir subi sans craquer, enfonçait de nouveau le clou pour son retour dans la moitié de terrain écossais, sur une pénalité de Benoît Paillaugue. Après un essai refusé (pour un hors-jeu) à Charles Ollivon, qui avait réceptionné d'une main un très mauvais lancer des Ecossais une nouvelle fois consécutivement à une superbe touche trouvée par le rentrant Mathieu Bastareaud, Kyle Stein (auteur d'un autre essai un peu plus tard) allait bien sauver l'honneur pour les Warriors. Mais vraiment pour du beurre, d'autant que Toulon n'allait pas s'arrêter là, avec deux nouveaux essais, d'abord par Wainiqolo puis grâce à West, auteur du dernier essai (le 6eme) de cette soirée historique pour le RC Toulon, venu rejoindre les nombreux clubs français ayant remporté la Challenge Cup avant lui. En revanche, peu nombreux sont les clubs à avoir remporter et la Champions Cup et la Challenge Cup. Toulon, vainqueur vendredi à Dublin de son quatrième titre européen - ce qui le qualifie pour la prochaine... Champions Cup - est désormais de ceux-ci. Le champagne peut sauter sur la Rade après cette nouvelle page de ce club qui n'en finit plus d'en écrire et sauve du même coup sa saison. La cinquième tentative a été la bonne pour ces Toulonnais, héroïques contre Glasgow, qui restaient sur quatre finales perdues dans la compétition. Parce que Toulon !