Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 24 octobre 2023 à 19h59
Le Portugal, révélation du Mondial, n'a aucun vrai match de haut niveau programmé (pour le moment) avant la prochaine édition en 2027 qui abritera quatre pays supplémentaires. La preuve d'un système pas encore prêt ?
C'est aussi en vue de l'élargissement à 24 équipes pour le Mondial 2027, officialisé mardi, que World Rugby met en place d'autres compétitions à travers le monde, sortes de mini-Tournoi des Six Nations ou Rugby Championship (qui regroupe chaque année la Nouvelle-Zélande, l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Argentine). Le constat de Peter Horne, le directeur de la performance de la Fédération Internationale, est ainsi implacable : "Sur une année de Coupe du Monde, de nombreuses équipes non qualifiées ne jouent pas assez de matchs. Quand une équipe n'en dispute aucun sur une période où elle en a normalement sur son calendrier, elle n'est pas placée dans de bonnes conditions pour être performante en 2027."
Beaumont : "Une nouvelle ère est sur le point de s'ouvrir"
C'est dans ce cadre que La Vila Cup aura lieu, par exemple, le mois prochain en Espagne, regroupant le pays hôte ainsi que les Etats-Unis, le Canada et le Brésil. De la même manière, la Coupe des Nations du Pacifique, plus relevée, doit rassembler les Fidji, le Japon, les Samoa, les Tonga et à nouveau le Canada et les Etats-Unis. Si le dirigeant juge le Mondial comme "un accomplissement fantastique pour les Fidji et le Portugal", est-ce suffisant pour s'enthousiasmer réellement du futur passage à 24 ? "Regardez les Chiliens, qui sont venus en masse pour soutenir le Chili pour sa toute première campagne. Quelle histoire fantastique, une nouvelle communauté de supporters est vraiment née. J'étais au match entre le Chili et les Samoa à Bordeaux. Incroyable... Les hymnes nationaux... Ils apportent un élément totalement inédit en termes de soutien. C'est fantastique. Et les Portugais à Toulouse... On se serait crus à Lisbonne. Un grand bravo à toutes ces fédérations."
Le président de World Rugby, Bill Beaumont, évoque "une décision collective du rugby mondial prise dans l'intérêt de ce sport" : "Pour faire du rugby un sport véritablement mondial, nous devons tout simplement le rendre plus attrayant et plus accessible à un plus grand nombre de personnes dans le monde entier. Nous atteignons le point culminant de ce mouvement collectif en quête d'unité. Une nouvelle ère est sur le point de s'ouvrir pour notre sport, qui apportera visibilité et opportunités à tous." A écouter l'Anglais, cette ère bénéficiera au plus grand nombre et non plus à une minorité, ce qui constitue un pas de géant en avant pour le rugby, puisqu'on ne parle plus uniquement de ceux qui sont en haut de l'affiche mais de tous les pays où ce sport est pratiqué.