Victor Romedenne, Media365, publié le mercredi 06 décembre 2023 à 14h40
Ancien du judo, Kevin Jousset s'est lancé dans le MMA en 2018. Après avoir remporté son premier combat UFC en septembre, le Français installé en Nouvelle-Zélande affronte Song Kenan samedi à Las Vegas.
Vous avez dit que c'est dommage que le combat contre Song Kenan n'ait pas lieu en Chine, comme c'était initialement prévu. Vous aimez avoir les gens contre vous, sentir une salle un peu hostile ? Quel effet ça a sur vous ?
J'aime détromper les gens, leur prouver qu'ils ont tort, c'est une chose que j'ai fait beaucoup de fois dans ma carrière. Un scénario où je suis loin d'être favori, je combats quelqu'un chez lui, que tout le monde souhaite que je perde et au final je décroche la victoire... Là, j'aurais vraiment souhaité que ce soit le même chose mais bon c'est comme ça, public, pas public, Chinois, pas Chinois, peu importe, ça ne va rien changer. Je pense que combattre à la maison, combattre à l'extérieur, les deux sont des expériences extraordinaires, mais combattre dans un pays où au final ils ne sont ni pour l'un ni pour l'autre, c'est un petit peu différent. Après, un combat ça reste un combat, l'objectif reste le même, mais pour donner plus de précision, combattre en Chine, contre un Chinois, ça aurait été vraiment spectaculaire, j'ai entendu dire que le public chinois est vraiment supporter de ses athlètes, donc j'avais envie de vivre cette expérience au moins une fois dans ma carrière. C'était l'occasion parfaite mais bon c'est comme ça, d'une façon ou d'une autre, le combat va se passer, peu importe l'endroit, l 'objectif reste le même : la victoire, c'est tout ce qui compte.
Vous visionnez beaucoup de combats de votre adversaire avant de l 'affronter ou est-ce que vous vous préparez sans regarder tout ça ?
Je regarde un petit peu, après je ne suis pas non plus le genre de personne qui va passer des heures et des heures à regarder ces combats. Par contre, j'ai regardé quelques-uns de ses derniers combats une fois chacun. Ça a pris peut -être une petite heure à regarder et voir ce qu'il fait mais ensuite je suis plutôt du genre à me concentrer sur mes forces et mes faiblesses et emmener le combat là où je le souhaite. Et pour ça, il faut vraiment que je me concentre sur moi-même plutôt que sur mon adversaire.
Song Kenan possède plusieurs victoires avec des KO au premier round. Vous avez remporté votre premier combat UFC au premier round également. Comment pensez-vous aborder ce combat ? En essayant de l'écourter au plus vite ?
Dans ce sport, plus tu prends le risque de terminer le plus tôt possible plus tu as de chances de te faire terminer. Je ne compte pas me précipiter pour finir le combat le plus rapidement possible. J'ai quinze minutes de boulot pour battre mon adversaire. Si ça doit prendre quinze minutes, ça prendra quinze minutes. Si j'y arrive plus tôt, tant mieux mais je ne compte pas précipiter les choses. Par contre si l'opportunité se présente, je saurai la saisir.
"C'est génial que les Français s'intéressent de plus en plus au MMA"
Quels sont vos objectifs pour 2024 ? On sait qu'il y aura l'UFC Paris, et vous avez envie d'y être...
Je ne vais pas brûler les étapes. Déjà, je veux battre mon adversaire ce week-end, c'est la priorité. Après, pour 2024, clairement, combattre devant mon public en France, ce serait génial, c'est vraiment un objectif que j'ai depuis un moment. Je pense que le timing sera parfait. Je veux avoir fait 4 ou 5 combats en 2024 et possiblement rentrer dans le top 15 à la fin de l'année, ce serait vraiment génial.
Le MMA intéresse de plus en plus le public français. Que pensez-vous de cette évolution ?
C'est super. Malheureusement c'est une discipline qui avait une mauvaise image en France auparavant parce qu'elle n'était pas assez expliquée. Maintenant que c'est plus médiatisé, les gens comprennent qu'il y a des règles à respecter, que c'est un sport beaucoup plus "safe" que ce qu'on peut penser. C'est génial que les Français s'y intéressent de plus en plus et je pense que ce n'est que le début. D'ici quelques années, ce sera vraiment l'un des sports principaux en France.
Regardez-vous beaucoup de MMA durant votre temps libre ?
Oui, assez régulièrement. Je regarde la plupart des shows UFC. Je suis un athlète mais je suis aussi un fan du sport. J'aime regarder les combats le week-end surtout si je connais les athlètes. Si mes amis combattent, je ne veux pas manquer ça.
Vous avez exprimé votre volonté d'affronter Jack Della Maddalena et Ian Garry. Pourquoi cette envie ?
J'ai envie de les affronter mais ça va prendre un peu de temps parce qu'ils sont dans le top 15 et l'UFC va vouloir que j'y sois pour les combattre. Jack Della c'est tout simplement parce que je considère que le combat a été arrêté trop tôt parce que j'avais une petite coupure à l'œil et que le médecin n'a pas voulu me laisser continuer. Du coup, il y a clairement une envie de revanche. Ian Garry, je ne suis pas un fan de ce mec-là, je le trouve faux dans sa personnalité et les gens qui me connaissent savent que je suis franc, que ça plaise ou pas. Lui, il s'est imposé en étant faux juste pour faire du bruit et plaire aux médias. Ce serait une bonne motivation de combattre un mec comme ça.
Vous avez côtoyé de grands combattants comme Israel Adesanya et Alexander Volkanovski. Qu'est-ce que ça fait ?
C'est une question étrange dans le sens où je me suis toujours entraîné avec eux donc je les vois comme mes amis. Qu'ils s'appellent Israel Adenaya et qu'ils soient champions du monde ou qu'ils soient des mecs amateurs, ça reste mes amis. Je ne les vois pas avec leur titre. Mais oui, pouvoir s'entraîner avec des gars qui sont au plus haut niveau mondial, c'est clairement une chance. Ça me permet de me rendre compte du niveau que je dois atteindre. Je suis heureux d'avoir cette chance au quotidien.