Guillaume Marion, Media365 : publié le mercredi 01 décembre 2021 à 07h00
A quelques jours du début du Mondial 2021 en Espagne, retour sur le succès de l'équipe de France féminine de handball en 2017. En Allemagne, les Bleues avait été titrées 14 ans après leur premier sacre international.
Sur le sommet de l'Olympe depuis les Jeux d'été 2020 à Tokyo, les Bleues tenteront dans quelques jours d'asseoir leur domination internationale lors du Championnat du monde 2021 en Espagne, qui se déroulera du 1er au 19 décembre. Si l'or olympique fut une première pour l'équipe de France cette année, elle a déjà par deux fois remporté le Mondial. Une première fois en Croatie en 2003 et ensuite en Allemagne il y a maintenant quatre ans de cela. Passées à côté en 2019 au Japon, les joueuses d'Olivier Krumbholz, déjà là lors du premier titre, ont donc en plus une revanche à prendre, elles qui sont également vice championnes d'Europe depuis 2020. Placées parmi les favorites, les Tricolores seront forcément attendues sur la côte Est espagnole. Mais avant de défier l'Angola, la Slovénie et le Monténégro lors du tour préliminaire du Mondial 2021, retour sur leur dernier sacre en 2017.
Une phase de groupes en demi-teinte
A l'époque, les Bleues étaient débarquées en Allemagne avec un statut d'outsider, elles qui venaient de faire troisième du Championnat d'Europe 2016 en Suède et médaille d'argent lors des Jeux Olympiques la même année à Rio. Alors que la préparation s'était très bien passée avec trois victoires faciles, contre la Tunisie (35-19), la Slovénie (26-18) et l'Angola (30-18), la phase de groupes fut bien plus délicate à Trèves. Dans le groupe A, pour son entrée en lice, la France avait en effet été surprise d'entrée par ces mêmes Slovènes (23-24), portées par Ana Gros (neuf buts), alors joueuse de Metz. Un bel avertissement pour Krumbholz, qui reconnaissait aisément que ses joueuses avaient « mal joué. »
Cependant, après ce rappel, les coéquipières de la capitaine Siraba Dembélé avaient rectifié le tir contre deux formations plus modestes, à savoir l'Angola (26-19) et le Paraguay (35-13). Enfin, face aux deux autres gros morceaux du groupe, les Tricolores avaient dans un premier temps dû se contenter d'un match nul contre l'Espagne (25-25), avant de finir fort contre la Roumanie (26-17), qui était assurée de finir première du groupe et avait donc laissé ses cadres au repos pour l'occasion. Ainsi, en terminant à la deuxième place du groupe A, grâce à une meilleure différence de buts par rapport aux joueuses de Carlos Viver, les Bleues avaient hérité de la Hongrie en 8eme de finale et avaient du même coup évité la Norvège.
Les Bleues intouchables en phase finale
A Leipzig, la France, enfin lancée, avait alors déroulé face aux Hongroises (29-26), en étant notamment jamais derrière au score durant la rencontre. Avec cinq buts à son actif, Alexandra Lacrabère avait pour sa part tranquillement mené les siennes dans ce premier match à élimination directe. Le sélectionneur français appréciait lui cette « première étape de passée », surtout que l'équipe semblait monter en puissance. Dans la continuité, après une entame de rencontre équilibrée, les médaillées de bronze à Rio n'avaient laissé aucune chance au Monténégro en quart de finale (25-22). Toujours à la Leipzig Arena, les coéquipières d'Allison Pineau (cinq réalisations) avaient assuré pour rejoindre le dernier carré de la compétition.
A la Barclaycard Arena à Hambourg, peu après la qualification de la Norvège pour la finale, suite à leur large victoire contre les Pays-Bas (32-23), les Bleues avaient, elles, encore un obstacle à passer avant de défier les championnes du monde en titre et ainsi espérer décrocher une deuxième étoile. En demi-finale, dans une rencontre plus indécise que lors des tours précédents, la France a tout de même globalement maîtrisé son sujet face à la Suède (24-22) et prenait donc rendez-vous avec les grandes favorites de ce Championnat du monde 2017. Dans les derniers instants, un ultime but de Blandine Dancette avait libéré les joueuses de Krumbholz, encore une fois imbattables à un tel stade de la compétition.
La France sacrée 14 ans après
En finale, toujours à Hambourg, les Bleues avaient alors dû livrer un énorme match pour venir à bout d'une Norvège toujours aussi redoutable (23-21). Après un bon début de rencontre de notre part, Stine Oftedal, couronnée meilleure joueuse du tournoi, avait alors remis les siennes sur de bons rails. Malgré un retard qui était monté jusqu'à trois buts, la France s'était accrochée pour repasser en tête d'un rien à la pause (11-10). En seconde période, face aux tirs de Veronica Kristensen ou encore ceux de Nora Mork, Amandine Leynaud avait dû sortir le grand jeu dans sa cage pour écœurer les Norvégiennes, avec pas moins de dix arrêts durant la rencontre. Une prestation qui venait conclure en beauté son tournoi réussi.
Dans les dernières minutes, malgré un sursaut symbolisé par Heidi Loke, l'équipe de Thorir Hergeirsson n'avait pas réussi à distancer les Tricolores, qui avaient alors serré le jeu en défense. En toute fin de rencontre, alors qu'Orlane Kanor et Pineau (sur penalty) faisaient mouche, Leynaud s'était, elle, chargée de tuer le match sur un ultime arrêt, synonyme de deuxième titre mondial pour la bande à Krumbholz. Ainsi, 14 ans après le triomphe de la génération menée par Valérie Nicolas, l'équipe de France féminine de handball était à nouveau sur le toit du monde. Mieux, le handball français pouvait alors se targuer d'avoir les deux titres internationaux, 11 mois après le nouveau succès des hommes à domicile et déjà face à la Norvège.
« Je suis très content pour les filles »
« Franchement, c'est notre meilleur match du Mondial, c'est logique. On a pu monter crescendo, on a vraiment bien géré ce Mondial. On n'a pas paniqué dans les moments où l'on jouait mal. On n'a pas tout remis en question, on a suivi nos plans, notre système de jeu, notre façon de jouer, et au final, ça a payé. Je suis trop contente. Ça fait trop plaisir d'avoir fait déjouer les Norvégiennes », s'enthousiasmait Dembélé, la capitaine tricolore, au micro de beIN Sports. De son côté, Lacrabère expliquait sur RMC que ce titre était « une récompense pour tout ce groupe, qui a tellement travaillé depuis le retour d'Olivier (Krumbholz, qui avait été écarté de 2013 à 2016). »
« Le mot d'ordre du jour était la lucidité, et elles ont réussi à rester lucides de bout en bout. Pour une fois, les Norvégiennes ont eu du mal à nous attaquer et ont beaucoup douté sur la fin. On a vraiment maîtrisé les dernières minutes. Je suis très content pour les filles, pour les anciennes qui ont perdu les trois finales qu'elles avaient jouées. Cette fois-ci, elles ont su saisir l'occasion. C'est logique au vu du travail effectué. C'est un grand moment de joie », confiait pour sa part le sélectionneur français, alors double champion du monde après l'improbable titre de 2003 en Croatie. « C'est génial. On a un groupe vrai, on ne triche pas, on ne se ment pas, on est toutes transparentes les unes envers les autres », reconnaissait alors Grace Zaadi.