Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 02 mai 2024 à 21h20
Comme lors de Rio 2016 puis de Tokyo 2020, une équipe composée de réfugiés prendra part aux épreuves de Paris 2024. L'été prochain, ils seront 36 à se mesurer aux meilleurs athlètes de la planète.
C'est désormais une tradition aux Jeux Olympiques. Afin de permettre aux sportifs contraints de quitter leur pays de défendre leurs chances, le Comité International Olympique (CIO) met en place une « équipe olympique des réfugiés ». Lancée lors de Rio 2016 puis renouvelée pour Tokyo 2020, cette équipe sera riche de 36 membres, venant de onze pays différents, à l'occasion de Paris 2024. « Cela enverra un message d'espoir aux plus de 100 millions de personnes déplacées dans le monde, a confié le président du CIO Thomas Bach à l'occasion d'une visioconférence. En même temps, vous ferez prendre conscience à des milliards de personnes de l'ampleur de la crise des réfugiés. » A l'occasion de la Cérémonie d'Ouverture sur la Seine, cette équipe défilera en deuxième position, derrière la Grèce, derrière le drapeau olympique alors que, comme pour toute autre délégation, le village olympique leur sera ouvert.
Ansari : « Tout le monde est gagnant »
Parmi les athlètes sélectionnés, on retrouve le cycliste afghan Amir Ansari, qui a dû fuir son pays en 2015 pour rejoindre la Suède. « Sincèrement, je n'ai pas les mots. Cela signifie beaucoup pour moi, je ne pensais pas que cela possible, a confié celui qui est également pensionnaire du Centre Mondial du Cyclisme, à Aigle. Finalement, tout le monde est gagnant. Que vous fassiez partie de l'équipe ou non, vous avez tout lieu d'être fier. » Afin de composer cette équipe, le CIO s'est basé « avant tout sur les performances sportives » tout en cherchant « une représentation équilibrée » tant au niveau des disciplines que des pays d'origine avec l'objectif d'atteindre la parité. Néanmoins, les chances de médailles de cette équipe restent faibles, avec comme principal espoir la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba, installée au Royaume-Uni depuis qu'elle a 10 ans et qui a déjà remporté trois titres nationaux.
Un emblème inédit pour Paris 2024
Membre de l'équipe des réfugiés présente à Rio, Yiech Pur Biel a confié que les objectifs ont changé depuis. « En 2016, nous voulions apporter un peu d'espoir pour les réfugiés. Aujourd'hui, nous participons à un tout autre niveau, a-t-il affirmé. Une médaille serait importante pour les athlètes à titre individuel, mais aussi pour l'ensemble de l'équipe. » Néanmoins, le spectre du dopage reste présent avec l'athlète originaire du Sud-Soudan Anjelina Nadai Lohalith qui a récemment été suspendue après un contrôle positif à la trimetazidine, produit en cause dans certaines affaires dont celle concernant la patineuse russe Kamila Valieva. « Nous sommes très déçus, les athlètes de l'équipe olympique des réfugiés doivent suivre les mêmes règles antidopage, a rappelé James MacLeod, en charge des relations avec les comités nationaux au CIO. Nous avons travaillé avec l'Agence Internationale de Tests (ITA) pour avoir une meilleure éducation sur ce sujet et procéder à des tests. » Enfin, pour la première fois à l'occasion de Paris 2024, l'équipe olympique des réfugiés disposera de son propre emblème avec un cœur en son centre.
La liste complète des membres de l'équipe olympique des réfugiés :
Alaa Maso (natation), Amir Ansari (cyclisme), Amir Rezanejad (canoë-kayak), Cindy Ngamba (boxe), Dina Pouryounes Langeroudi (taekwondo), Dorian Keletela (athlétisme), Dorsa Yavarivafa (badminton), Edilio Centeno Nieves (tir), Eyeru Gebru (cyclisme), Farida Abaroge (athlétisme), Farzad Mansouri (taekwondo), Fernando Jorge (canoë-kayak), Hadi Tiranvalipour (taekwondo), Iman Mahdavi (lutte), Jamal Abdelmaji (athlétisme), Jamal Valizadeh (lutte), Kasra Mehdipournejad (taekwondo), Luna Solomon (tir), Mahboubeh Barbari Zharfi (judo), Manizha Talash (breaking), Matin Balsini (natation), Mohammad Alsalami (athlétisme), Mohammad Rashnonezhad (judo), Muna Dahouk (judo), Musa Suliman (athlétisme), Nigara Shaheen (judo), Omid Ahmadisafa (boxe), Perina Lokure (athlétisme), Ramiro Romero (haltérophilie), Saeid Fazloula (canoë-kayak), Saman Soltani (canoë-kayak), Sibghatullah Arab (judo), Tachlowini Gabriyesos (athlétisme), Yahya Al Ghotany (taekwondo), Yekta Jamali Galeh (haltérophilie)