Coupe du monde 2020-2021 : Quand Pinturault succédait à Alphand

Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 21 décembre 2021 à 16h55

En mars 2021, Alexis Pinturault était devenu, le jour de son 30e anniversaire, le premier skieur français vainqueur du gros globe de cristal de la Coupe du monde depuis Luc Alphand en 1997.

Il aura donc fallu patienter 24 années. 24 ans d'attente entre le titre de Luc Alphand et celui d'Alexis Pinturault, premier vainqueur français du gros globe de cristal de la Coupe du monde de ski depuis « Lucho » en 1997. Et ce dernier n'avait pas manqué de saluer son successeur, un "champion exceptionnel" sacré à Lenzerheide (Suisse) le 20 mars 2021, soit le jour de son 30e anniversaire. "Je suis super content pour Alexis. Ça fait quelques années qu'il se bat et s'organise pour arriver à gagner le gros globe. Cette saison a juste été fantastique. Il a été impressionnant, très fort, avait déclaré Alphand sur RMC. Je suis ravi et fier que le gros globe revienne en France. Je suis soulagé pour lui."

Alphand avait "un peu douté"

Pourtant, celui qui est devenu pilote automobile après sa carrière de skieur avoue avoir "un peu douté" du triomphe de son jeune compatriote. Car après un excellent début de saison, marqué par des victoires sur le slalom parallèle de Zürs, puis les géants d'Alta Badia et d'Adelboden, à deux reprises, et deux autres podiums en slalom, à Flachau et à Schladming, le skieur de Courchevel avait vu son avance fondre comme neige au soleil. Avant la coupure des championnats du monde, il compte ainsi 253 points d'avance au général sur Marco Odermatt, son principal rival, qui n'y croit alors déjà plus. "Je ne pense pas au classement général, Alexis Pinturault est trop fort cette année. Il skie super bien dans chacune de ses disciplines, et ça va être difficile de faire plus de points que lui", avait ainsi déclaré le jeune Suisse.

Quand Odermatt grignote

Aux Mondiaux de Cortina d'Ampezzo, en février 2021, il avait ramené deux breloques : une médaille de bronze au super-G et une d'argent sur le combiné. Mais il avait chuté sur le slalom géant remporté par son compatriote Mathieu Faivre. Ce dernier avait enchaîné avec deux nouveaux podiums en Coupe du monde, à Bansko, où Pinturault s'offrait une troisième place sur le géant, derrière Faivre et Odermatt. Ce dernier allait alors progressivement rattraper son retard, en signant notamment deux succès de rang, sur le super-G de Saalbach et le slalom géant de Kranjska Gora, où « Pintu » ne pouvait pas faire mieux que quatrième. En Slovénie, le Tricolore allait ensuite avoir l'opportunité de reprendre un peu plus d'avance sur Odermatt, qui ne participait pas au slalom. Sauf qu'après avoir décroché le quatrième temps de la première manche, il enfourchait et ne marquait donc pas le moindre point.

Il avait laissé passer le « momentum »

Avec seulement 31 points d'avance sur son concurrent suisse avant les finales de Lenzerheide, Pinturault semblait avoir laissé passer le « momentum ». Sauf que l'annulation des épreuves de vitesse allait jouer en faveur du Français. En raison du vent et de fortes chutes de neige, la descente et le super-G étaient en effet annulés. Un vrai manque à gagner pour Odermatt, qui conservait 31 points de retard avant le slalom géant. Et Alexis Pinturault parvenait à remporter brillamment cette course, devançant Filip Zubcic et Mathieu Faivre, alors que Marco Odermatt ne pouvait faire mieux qu'une onzième place. Un résultat qui offrait donc au Tricolore un succès historique, lui permettant de remporter le gros globe de cristal et le petit du géant. Et il allait s'offrir un dernier podium le lendemain sur le slalom, pour conclure en beauté cette saison où il aura marqué les esprits.

"Le plus beau cadeau que je pouvais me faire !"

"C'est le plus beau jour de ma carrière, réagissait-il ensuite. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Et depuis le début de la saison, je me disais que les choses pouvaient se finir de la plus belle des manières à Lenzerheide ce jour-là. Et puis c'est ce qu'il s'est passé avec le petit globe, le gros globe aujourd'hui... Le plus beau cadeau que je pouvais me faire !" Un succès "sensationnel" pour un Pinturault pris par l'émotion, et qui était revenu sur sa déception, quelque part fondatrice, de Kranjska Gora. "Vous avez tous entendu la voix fébrile que je pouvais avoir... C'était un moment difficile, mais je savais que tout allait se passer à la finale, et qu'il fallait de nouveau attaquer et revenir sur quelque chose d'un peu plus essentiel, revenir aux bases." Et c'est donc ce qu'il aura fait, de la plus belle des manières...

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