Coupe de France 1989 : La dernière de l'OM

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 08 février 2022 à 23h11

Jean-Pierre Papin et Klaus Allofs. Ce duo ramène invariablement à la saison 1988-89, celle du dernier doublé en date pour l'Olympique de Marseille, qui avait remporté la Coupe de France quelques semaines après le gain du titre.

Quand l'Olympique de Marseille aborde les 32emes de finale de la Coupe de France, en février 1989, la dynastie Bernard Tapie n'en est encore qu'à ses balbutiements. En effet, les Phocéens n'ont pas encore glané le moindre titre sous la direction de leur illustre président, et c'est justement cette saison 88-89 qui ouvrira la longue moisson avec un doublé championnat - Coupe. Celle-ci s'est donc lancée un 25 février à Biarritz, car les 32emes de finale se disputaient alors sur terrain neutre, pour une facile victoire 4-0 contre Pau, qui évoluait en troisième division. Jean-Pierre Papin ouvre le score sur penalty (26eme), mais c'est surtout Klaus Allofs qui brille ce soir-là avec un triplé en moins de vingt minutes (30eme, 41eme, 49eme).

A partir des seizièmes, c'est le retour des confrontations en aller-retour, et l'OM n'est pas beaucoup plus embêté en héritant de Quimper. Les Bretons s'inclinent 4-1 à l'aller au Vélodrome, à nouveau sur des buts de Jean-Pierre Papin qui marque deux fois (3eme, 59eme) et Klaus Allofs (52eme). Valeureux, les pensionnaires de deuxième division tenaient tout de même le 1-1 à la pause. Au retour, les Marseillais ont assuré le 0-0 pour se qualifier en huitièmes, toujours avec Jean-Pierre Papin et Klaus Allofs titulaires, de même que Gaëtan Huard ou Franck Sauzée.

Papin : "Un pari à la con. Je me suis dégonflé, mais il a accepté que je lui fasse la bise"

Les Phocéens doivent alors élever le curseur, en croisant pour la première fois un club de D1 : Toulon, un derby toujours particulier à l'époque. Au Vélodrome, les Varois accrochent d'abord un nul 1-1. Sauzée ouvre le score très rapidement (5eme), mais les Toulonnais de Pascal Dupraz ou Peter Bosz égalisent en début de seconde période par Zahoui (53eme). Eric Di Meco fait son apparition dans la compétition, toujours présent au retour que l'OM remporte 2-1 à Mayol. Allofs ouvre la marque (25eme), Bernard Pardo égalise (51eme) et c'est finalement "JPP" qui sécurise la qualification de Marseille en toute fin de match (88eme), trompant un certain Joseph-Antoine Bell.

En quarts de finale, retour vers un club de D2 pour les hommes de Gérard Gili, qui écartent le Stade Rennais pour rejoindre le dernier carré. Cette fois, tout est joué dès le match aller au Vélodrome, largement remporté 5-1 par les locaux. Jean-Pierre Papin et Klaus Allofs, encore eux, y vont de leur doublé (4eme et 51eme pour le Français, 63eme et 71eme pour l'Allemand). Et remettent le couvert au retour, en marquant à nouveau chacun un but lors du nul 2-2 en Bretagne.

En demi-finales, c'est l'AJ Auxerre qui est la nouvelle victime de l'OM, champion quatre jours plus tôt (et déjà face à l'AJA) : 2-0 à l'aller au Vélodrome, deux buts de Jean-Pierre Papin (11eme) et Philippe Vercruysse (79eme), puis 1-0 au retour à l'Abbé-Deschamps grâce à Klaus Allofs (19eme). Bruno Martini, William Prunier et un certain Basile Boli ne peuvent rien - les deux derniers joueront ensuite à Marseille. Arrive alors la grande finale contre Monaco, restée dans les mémoires pour la fameuse bise de Jean-Pierre Papin au président François Mitterrand : "Un pari à la con que j'avais fait avec les copains, mais je me suis dégonflé. Je devais l'embrasser sur le front. Je n'ai pas osé, mais il a accepté que je lui fasse la bise."


Plus sur son nuage que jamais, le futur Ballon d'Or conduit l'Olympique de Marseille, champion quinze jours plus tôt, vers une superbe victoire 4-3 dans ce qui reste une des plus belles finales de l'histoire de la Coupe de France. Au Parc, "JPP" manque même le quadruplé en ratant un penalty. Il termine la campagne à onze buts, un de plus que Klaus Allofs qui marque lui aussi, encore, en finale. En face, le doublé de Marcel Dib est vain, ainsi que le penalty de Manuel Amoros qui permettait pourtant à l'ASM de revenir à 4-3 à deux minutes de la fin... Emmanuel Petit, Patrick Battiston, Claude Puel, George Weah et Glenn Hoddle en sont pour leurs frais, guidés par le jeune coach Arsène Wenger. Les Marseillais sont lancés pour de bon.

L'avènement de Jean-Pierre Papin est total avec cette victoire en Coupe de France, à laquelle Eric Cantona n'a pas participé puisqu'il avait été prêté au cours de l'hiver à Bordeaux. Si les championnats pleuvront ensuite, cette édition 1989 de la doyenne des compétitions françaises reste la dernière inscrite au palmarès du club. Une anomalie que les Marseillais peuvent espérer réparer cette année, avec l'élimination du Paris Saint-Germain. Mais l'étape la plus difficile se présente assurément dès mercredi à Nice, qui vient justement de sortir le PSG sur sa pelouse.

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