Mathieu Warnier, Media365 : publié le mardi 07 mai 2024 à 15h20
Alors que la saison 2023-2024 du Top 14 entre dans sa dernière ligne droite, le salaire moyen des joueurs évoluant dans le championnat retrouve depuis peu une tendance à la hausse après avoir subi de plein fouet la crise du coronavirus.
Le développement du Top 14 touche également les joueurs. Depuis un peu plus de trois décennies, le rugby français s'est tourné vers le professionnalisme. Dans la foulée d'une décision de l'IRB, désormais connu sur le nom World Rugby, de retirer la règle sur l'amateurisme en août 1996, la FFR a suivi le mouvement dès 1998. Un changement de statut qui s'est accompagné d'une évolution d'un point de vue financier au fil du temps. Selon les informations publiées ce mardi par le quotidien L'Equipe, le salaire moyen des clubs évoluant dans l'élite du rugby hexagonal a connu une augmentation très marquée sur les 20 dernières années. En effet, lors de la saison 2001-2002, un joueur touchait en moyenne 5 269 euros bruts par mois. Avec la montée en puissance du Top 14, notamment grâce à une visibilité médiatique plus importante, ce chiffre a été multiplié par trois en l'espace d'une décennie pour s'établir à 15 970 euros bruts en 2014. Une tendance à l'augmentation qui ne s'est pas démentie dans la fin des années 2010, atteignant 20 065 euros bruts à l'occasion de la saison 2019-2020.
Kolisi au sommet de la pyramide
C'est à ce moment que la crise liée au coronavirus a touché tous les pans de l'économie française et le rugby professionnel n'a pas pu y échapper. Pour les joueurs, la conséquence principale a été une baisse historique de leur rémunération moyenne, qui a chuté à 18 870 euros deux ans plus tard. Néanmoins, malgré un salary cap très strict limitant la masse salariale des clubs à 10,7 millions d'euros par saison afin de maintenir une bonne santé financière, ce chiffre est reparti à la hausse cette saison à 19 287 euros. Si la moyenne est un indicateur, il faut également regarder de près l'écart entre le joueur le mieux rémunéré et celui qui a le salaire le moins important. Il n'est guère surprenant d'observer que Siya Kolisi bénéficie de la rémunération la plus importante du championnat de France avec 978 000 euros annuels, soit 81 500 euros par mois. A l'opposé, le salaire minimum est deux fois inférieur, s'établissant à 42 000 euros mensuels. A titre de comparaison, le capitaine du XV de France et du Stade Toulousain Antoine Dupont émarge à 805 000 euros à l'année, soit un peu plus de 67 000 euros par mois.