Clément Pédron, Media365, publié le dimanche 14 mai 2023 à 17h10
Dans un entretien accordé à Téléfoot diffusé ce dimanche, Jean-Michel Aulas est revenu sur ses années de présidence à la tête de l'OL. Émouvant.
Il n'est jamais simple de lâcher le bébé. Surtout quand on l'a mis au monde et aidé à faire ses premiers pas. Jean-Michel Aulas a vécu cette triste expérience ces derniers jours quand il a été libéré de ses obligations, par le nouveau propriétaire de l'Olympique Lyonnais, John Textor. Après 36 ans au service du club, « JMA » quitte le navire où il a posé ses valises en 1987. Lors d'un entretien accordé à Téléfoot et diffusé ce dimanche, l'ancien dirigeant de l'OL est revenu sur le contexte de son arrivée sur les bords du Rhône. « C'était un moment très, très fort qui reste parmi les plus grands bonheurs. Quand je suis arrivé en 1987, je ne connaissais pas grand chose donc ce sont les gens de la maison qui m'ont expliqué, pour arriver à comprendre comment se projeter peut-être un peu plus vite que les autres, dans ce qu'était le football moderne. » Avec Aulas, l'OL monte peu à peu les échelons et compose, bout par bout, une équipe compétitive. « C'était 40 000 lyonnais dans la ville qui attendaient ce renouveau, c'était aussi la porte d'entrée sur une histoire absolument incroyable » se remémore JMA au moment d'évoquer son premier trophée avec Lyon, la Coupe de la Ligue en 2001.
Un record de sept titres consécutifs
Après avoir goûté à la joie d'une coupe nationale, l'Olympique Lyonnais réalise quelque chose d'encore plus grand : remporter sept titres de suite, entre 2002 et 2008. Le premier reste en tout cas dans les mémoires de l'ancien président, comme il l'a confirmé au micro de Téléfoot : « Avec une remontada (contre le RCL) comme on dit aujourd'hui. C'était incroyable. On était à près de 10 points derrière Lens et on s'est créé une dynamique avec tous les joueurs de l'époque. Il y avait un vraiment noyau exceptionnel dans une ville qui prenait sa fierté. » Pour le moment, la marque de ce qu'ont fait les Gones reste indélébile dans l'histoire de la Ligue 1. « Il a failli être égalé par le Paris Saint-Germain, mais c'est vrai que c'était quelque chose d'exceptionnel, il faut y rajouter les titres de Trophées des Champions qui suivaient. Et puis après, on n'a peut-être pas su faire en sorte de se renouveler à l'aube de ce septième titre. » Jean-Michel Aulas, ce n'est pas uniquement l'équipe masculine, c'est aussi le Groupama Stadium, le stade dont le club est propriétaire, le projet d'une vie. C'est aussi évidemment son équipe féminine, huit fois sacrée championne d'Europe, qu'Aulas a développée dès l'année 2004. « J'ai eu la douleur de perdre ma mère très tôt, avoue le natif de l'Arbresle. Et je pense que j'en ai gardé cette volonté de pouvoir être d'égal à égal avec les femmes. Nous sommes partis de 0 en 2004, et puis on a créé avec des femmes, des athlètes exceptionnelles, une force qui n'existera peut-être plus dans le futur. » Lui, restera en tout cas comme le plus grand président bâtisseur de l'histoire du championnat de France.