Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le mardi 28 mai 2024 à 19h10
Les comportements de plusieurs joueurs de Ligue 1 lors des matchs placés sous le signe de la lutte contre l'homophobie prouvent que le chemin est encore long dans le football français.
Chaque souvent ces dernières saisons, la Ligue de football professionnel a organisé, lors de la 34eme journée de Ligue 1, une journée placée sous le signe de la lutte contre l'homophobie. Et, comme à chaque fois, cela a débouché sur des polémiques en raison du comportement de certains joueurs. Il y a plusieurs saisons, Idrissa Gueye avait refusé de jouer avec le PSG et c'est ce qu'a fait cette saison Mostafa Mohamed, qui a refusé de se rendre à Monaco avec son club de Nantes. Le joueur de l'AS Monaco Mohamed Camara a lui pris soin de masquer les badges contre l'homophobie sur son maillot et s'expose maintenant à des sanctions.
Morale masculiniste
La récurrence de ces comportements prouve bien que l'homophobie est encore loin d'être éradiquée du football français, même si également le cas dans l'ensemble du sport professionnel. Le domaine sportif est devenu, depuis sa création à la fin du 19eme siècle, un espace de rejet de toute forme d'homosexualité, notamment parce que la morale masculiniste qui associe la faiblesse physique à une non-hétérosexualité est toujours présente dans l'idéologie sportive. Ce renvoi de l'appartenance homosexuelle à une vulnérabilité du corps, qui fait du monde sportif un endroit homophobe, complique les coming out et même les prises de paroles des différents acteurs.
Les clubs français ont beau effectuer quasiment tous des ateliers dans les centres de formation, les idées reçues ont la vie dure et cela s'explique aussi par la volonté de ne pas faire de vagues chez les jeunes joueurs, qui misent souvent tout pour devenir professionnels. Pour certains psychologues, c'est pourtant auprès des jeunes footballeurs que l'on retrouve les manifestations les plus négatives envers les homosexuels. Il semble donc que ce soit aux différentes institutions d'agir le plus tôt possible afin de défaire certaines préjugés et d'accorder une plus grande protection, ainsi qu'une plus grande liberté, à toutes et tous les athlètes. Mais le chemin semble encore long, très long.