Juba Touabi, Media365, publié le dimanche 18 février 2024 à 12h44
Le choix de la nationalité sportive est un dilemme complexe que beaucoup d'athlètes binationaux comme Tiémoué Bakayoko doivent affronter.
Le processus décisionnel peut s'avérer émotionnellement chargé, comme en témoigne l'expérience de Tiémoué Bakayoko, qui a vécu des moments de grande anxiété avant de répondre à l'appel de Didier Deschamps pour rejoindre l'équipe de France. Cette décision ne se résume pas à une simple question de carrière sportive; elle touche à l'identité personnelle, aux racines culturelles et à l'attachement émotionnel envers un pays ou un autre.
Dans un entretien accordé au quotidien l'Equipe, Tiémoué Bakayoko a souligné l'intensité de cette période, durant laquelle il n'a pas pu se nourrir pendant deux jours, révélant à quel point ce choix peut être déchirant. « Quand on a une double nationalité, vous ne vous rendez pas compte comment c'est hyper difficile de choisir, a expliqué le milieu de terrain du Lorient FC. Entre le moment où Didier Deschamps m'a appelé et celui où j'ai dit oui, je n'ai pas mangé durant deux jours, j'avais la boule au ventre ».
« La Côte d'Ivoire, j'aurais l'impression de me désavouer »
Son unique sélection en équipe de France, qui s'est soldée par une défaite sur le terrain, le 28 mars 2017 en amical contre l'Espagne (0-2), n'a pas facilité sa relation avec l'équipe nationale. Malgré cela, il admet que jouer pour les Bleus représente « le rêve ultime », soulignant la difficulté de mettre de côté les aspirations personnelles même en face d'un bilan mitigé avec les Bleus.
Le fait que Tiémoué Bakayoko n'ait pas fermé la porte à la sélection ivoirienne illustre la complexité et la fluidité de la nationalité sportive. « D'une certaine manière, si je devais maintenant jouer pour la Côte d'Ivoire, j'aurais l'impression de me désavouer. Mais j'ai un peu évolué, je ne dis pas non, je ne dis pas oui... », a-t-il expliqué. N'ayant disputé aucun match officiel avec l'équipe de France, il peut encore changer de maillot. Reste désormais à savoir si les Champions d'Afrique ivoiriens acceptent de lui laisser une seconde chance.