Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 22 mars 2024 à 18h57
Christophe Legoût est sans doute le témoin le plus privilégié et audible au moment d'évoquer les frères Lebrun, ses neveux, notamment d'un point de vue technique sur le service de Félix.
Au-delà de sa prise porte-plume, habituellement utilisée par les joueurs asiatiques, Félix Lebrun se distingue encore plus par sa qualité de service. Dont l'idée est résumée par son oncle Christophe Legoût, également prédécesseur chez les Bleus et cinquième des Jeux en 2000 à Sydney (interrogé par Eurosport) : "Au début, ils faisaient n'importe quoi, c'était presque ridicule. Mais le service que tu trouvais ridicule hier, le n°4 mondial n'arrive pas à le renvoyer aujourd'hui. Ça ne fait plus rire personne." En utilisant le pluriel, Christophe Legoût englobe bien sûr le grand frère Alexis (20 ans, contre 17 ans pour Félix).
Legoût : "Avant lui, il n'y avait que Guoliang qui y arrivait"
Mais Félix, n°5 mondial, est encore un peu au-dessus dans ses mises en jeu et surtout leurs variétés : "Il est top 3 mondial sur ses 100 services et n°1 sur dix d'entre eux. C'est prodigieux. Il en a largement plus que tous les autres. Il fait partie de ces joueurs qui marquent beaucoup de points dès l'engagement. Il a une dextérité naturelle qui est augmentée avec sa prise plume et sa laxité dingue, il touche la balle dans tous les sens, il arrive à servir en tordant son poignet, à toucher le côté rouge ou le côté noir avec un adversaire qui ne s'en rend compte qu'au dernier moment. Avant lui, il n'y avait que Liu Guoliang, champion olympique en 1996, qui arrivait à faire la même chose."
Tout est dans l'envie de Félix Lebrun, qui adore travailler ce secteur primordial alors qu'il n'y a rien de plus ennuyeux, pour rester poli et ne pas reprendre le terme un poil plus familier usité par Christophe Legoût. Ce dernier assure que son plus jeune neveu s'éclate à viser des zones ou des cibles, ce qui lui permet ainsi de proposer dix services différents avec un seul lancer, là où un bon serveur international en maîtrise... deux : "C'est un enfer pour l'adversaire. D'habitude, au bout de deux sets, tu connais les dix services du mec en face. A n'importe quel moment, Félix peut te sortir quelque chose de nouveau." Ce qui, de fait, impose "une grosse pression sur les points importants".