Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 13 juin 2023 à 15h35
Pour la deuxième fois de suite, Arnaud Démare n'a pas été retenu pour le Tour de France. Toutefois, si l'année dernière, il avait su très tôt dans la saison qu'il ne serait pas de la partie, cette fois, il n'a pas vu le coup venir, et ne cache pas, abattu, que la pilule ne passe pas du tout.
Arnaud Démare en a gros sur le cœur. Pas retenu pour le Tour de France pour la 2ème année de suite, le sprinteur de l'équipe Groupama-FDJ, qui dispute actuellement le Tour de Suisse, a beaucoup de mal à digérer cette nouvelle absence, d'autant que si l'année dernière, il avait été rapidement informé qu'il ne serait pas de la formation alignée ("C'était un choix de ma part de vouloir une équipe autour de moi et comme on ne me la donnait pas sur le Tour, je préférais aller sur le Giro), cette fois, il pensait vraiment qu'il aurait sa chance. Depuis jeudi dernier, et le coup de fil de Marc Madiot, qui a dévoilé mardi les cinq premiers noms, le Picard sait que ce ne sera pas le cas. Et son amertume, dont il a fait part à nos confrères de L'Equipe, est profonde. "Je suis en colère, écœuré. Je lui ai montré que j'étais en colère, je lui ai dit : "Je suis écoeuré de ce que tu me fais après toutes ces belles années". Emotionnellement, à ce moment-là (NDLR : le moment où son directeur sportif lui annonce la nouvelle, au téléphone), c'est dur", avoue Démare, qui pensait que ses efforts porteraient leurs fruits. D'ailleurs, en fin d'année, il ne faisait aucun doute pour l'ancien champion de France qu'il serait de cette Grande Boucle 2023 qui s'élancera le 1er juillet prochain de Bilbao. "En interne, j'allais au Tour, c'était acté (...) Le choix a été fait depuis longtemps mais ils n'ont pas eu la franchise de me le dire avant. C'est un coup de poing."
Démare : "Balayer douze ans, comme ça..."
D'autant que Démare, certain d'être au départ, avait tout préparé. "Mes proches avaient organisé les vacances en fonction du Tour, ma femme avait réservé des logements pour venir sur les jours de repos." Davantage qu'un coup de poing, pour reprendre ses termes, c'est donc davantage un KO qu'a subi là celui qui s'était pris le bec en mars dernier sur les réseaux avec David Gaudu, avant que les deux hommes ne se rabibochent. Le pire pour le coureur de 31 ans vainqueur de Milan - San Remo en 2016, sa principale heure de gloire, c'est que le mois dernier, Madiot, sans le savoir, avait déjà envoyé au tapis son sprinteur maison, dont le contrat arrivera à terme en décembre prochain. Et s'il rêvait de le renouveler, c'est raté. "C'était le deuxième coup dur, le deuxième parpaing, poursuit Démare, inconsolable, dans L'Equipe, Car aux Boucles de la Mayenne, il m'annonce que c'est la fin avec la Groupama. Pas avec ces mots mais je comprends que c'est fini. Il me dit : "On ne peut pas te garder". Et c'est fini." C'était deux semaines avant d'annoncer cette fois à Démare, extrêmement triste, que la Grande Boucle se déroulerait sans lui pour la deuxième année de suite. " Je vais avoir les boules en voyant les étapes se terminer au sprint (...) Balayer douze ans comme ça... Je pensais que je comptais à leurs yeux."