Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 13 septembre 2024 à 22h49
La roue aurait pu encore plus tourner pour Rudy Molard, mais le coureur Groupama - FDJ se contente largement de sa troisième place.
Près de neuf mois plus tard, soit le temps de ce bébé qu'il vient d'accueillir dans son foyer (Gino est né le 28 août), Rudy Molard a définitivement retrouvé le goût du cyclisme et de la course. Troisième du Grand Prix de Québec, il avait été victime d'une lourde chute au Tour Down Under en Australie au mois de janvier et son hospitalisation avait été compliquée, marquée par de très fortes commotions en raison notamment de médicaments dangereux et bannis dans certains pays. Contraint de rester longtemps dans le noir face aux migraines, il avait tout de même réussi à reprendre trois mois plus tard.
"L'objectif était d'emmener Grégoire, mais je me suis retourné et je ne l'ai pas vu"
Sans jamais encore connaître un dénouement aussi heureux que celui-ci, sur une course si importante (propos relayés sur Eurosport) : "C'est une belle revanche, je suis à nouveau à 100% et je veux juste profiter de ce podium devant un superbe public, j'adore les Québécois qui sont super gentils et nous encouragent, ça fait chaud au coeur. Merci à tous !" Le sourire vissé aux lèvres alors que la victoire n'était pas si loin, finalement derrière Michael Matthews et Biniam Girmay... Tadej Pogacar et Arnaud De Lie, dans les derniers kilomètres, ont bien essayé de se livrer le duel final attendu, mais il n'a pas été assez violent pour décramponner le reste du peloton derrière.
Rudy Molard relate ses souvenirs tout frais : "Je peux être rapide sur ce genre d'arrivée, l'objectif était d'emmener Romain Grégoire mais je me suis retourné au dernier kilomètre et je ne l'ai pas vu. Je me suis donc dit d'y aller, de saisir ma chance et qu'au pire, il reviendrait de l'arrière. Puis le sprint est parti, j'ai tout donné jusqu'à la ligne et ce beau podium." Il ne fallait pas trop réfléchir et finir à l'instinct, preuve que le Rhodanien a bien recouvré toutes ses capacités au terme de cette journée intense et éprouvante : "Il y a eu peu de temps morts, UAE a imprimé un haut rythme pour fatiguer tout le monde, au final ça a été un avantage pour moi car ça a peut-être fatigué les purs sprinteurs. Les puncheurs comme moi ont pu tirer leur épingle du jeu." Un formidable cadeau d'anniversaire en avance, lui qui fêtera ses 35 ans mardi... même s'il y a encore Montréal dimanche !