Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 23 septembre 2022 à 14h32
Alors qu'elle a ajouté deux nouveaux titres de championne du monde amateurs à son immense palmarès, Jeannie Longo a dénoncé le machisme de la Fédération française de cyclisme (FFC), prise dans une polémique sexiste en marge des Mondiaux.
Increvable ! Jeannie Longo, qui s'apprête à fêter son 64e anniversaire, a de nouveau brillé le week-end dernier à Trente, dans le nord-est de l'Italie, à l'occasion des championnats du monde Grand Fondo, une compétition de l'Union cycliste internationale (UCI) pour les amateurs. La coureuse au 59 titres nationaux s'est imposée sur l'épreuve du contre-la-montre et lors de la course en ligne, remportant ses neuvième et dixième titres depuis 2015, et sa première participation à ces championnats du monde. De quoi garnir encore un peu plus l'armoire à trophées de cette légende du cyclisme, qui n'a toujours pas la langue dans sa poche. Interviewée par Le Parisien, elle a notamment réagi à la polémique sexiste entourant le déplacement des Bleus à Wollongong (Australie) pour les Mondiaux. Car si Julian Alaphilippe et ses coéquipiers ont eu le droit de voyager en business, les féminines ont dû se contenter de la classe économique. Au grand dam de Jeannie Longo, qui a vu de près le sexisme dans le vélo.
"Le machisme reste le machisme"
"Vu l'évolution de la société et la place de la femme que l'on met de plus en plus en avant, c'est un peu maladroit, commence-t-elle. Le machisme reste le machisme. Aller en Australie, c'est un voyage très long. C'est donc mieux d'avoir les jambes allongées. Si l'on met les femmes recroquevillées sur un siège pendant de nombreuses heures, elles auront beaucoup moins de chance de victoire, c'est certain." Pour Longo, c'est même "une double peine. Je dis donc à ces messieurs de la fédération qu'il faut évoluer. Là, cela fait vieille fédération. Il faut arrêter de sous-considérer les femmes. Mettez les meilleurs moyens pour que les femmes aient les meilleurs résultats !" Une décision assumée par la Fédération française de cyclisme (FFC). "Pour les hommes, ça fait deux ans qu'on est champions du monde. On y va vraiment pour gagner, alors qu'on est plus en position d'outsiders chez les filles", avait justifié le directeur technique national Christophe Manin, interrogé par l'AFP.