Paris 2024 - Cyclisme sur piste (H) : Thomas, le triomphe d'un passionné

Paris 2024 - Cyclisme sur piste (H) : Thomas, le triomphe d'un passionné ©Icon Sport, Media365

Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 08 août 2024 à 22h30

A l'issue d'une journée quasiment parfaite, Benjamin Thomas est allé chercher le titre olympique de l'omnium, mettant fin à l'incroyable disette de la piste française. Un sacre sous le signe du plaisir et de l'envie de profiter de l'instant présent.

La piste française attendait ça depuis tant d'années. Dans un Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines en fusion, Benjamin Thomas a mis fin à 24 ans d'attente et remporté avec la manière le titre de champion olympique de l'omnium. Une performance qui, selon ses dires, le dépasse. « C'est un truc trop grand pour moi, a-t-il confié à chaud au micro de France Télévisions. Déjà, être aux Jeux Olympiques était un rêve et faire ça aujourd'hui, je n'ai pas les mots. Je vais mettre longtemps à réaliser. » Un triomphe qui intervient trois ans après un échec cuisant à Tokyo, lui qui n'avait pu faire mieux que quatrième à six points du podium. « A Tokyo, on m'avait mis la médaille autour du cou avant la course. Et ça, il ne le faut jamais en sport, s'est-il remémoré. Le sport, c'est des défaites, c'est des déceptions. » Admettant avoir « traversé des choses pas terribles après Tokyo » mais s'être remobilisé afin de briller devant son public, Benjamin Thomas a fait parler sa polyvalence, lui qui a remporté plus tôt cette année une étape sur le Giro. Mais, malgré les titres et les victoires, le natif de Lavaur garde en tête qu'il fait du vélo « pour le plaisir » et c'est ça qui l'a guidé tout au long des quatre épreuves disputées ce jeudi sur une piste surchauffée.



Thomas : « Une immense joie, une immense fierté »

« Il y a de la compétition, il y a de l'enjeu mais au final, je me suis amusé comme un fou sur la piste, a-t-il ajouté. C'est vraiment le plaisir qui m'a donné la force dans les derniers tours. » Du plaisir malgré la chute qui aurait pu tout réduire à néant à l'occasion de la course au points. « Il ne fallait pas paniquer, rester vraiment lucide, a-t-il confié au sujet de cet incident de course. J'ai vu que je ne m'étais rien cassé. J'avais mal partout mais ce n'était pas grave. Tout le monde a mal. Quand j'ai vu que j'ai pu sprinter après, j'ai dit que c'était bon. » Comme il l'espérait, le public du Vélodrome National l'a poussé pour aller chercher cette médaille d'or, la première depuis Sydney en 2000. Après le podium, Benjamin Thomas n'a pas caché avoir « des émotions qui ressortent » après ce qu'il a présenté comme « une immense joie, une immense fierté ». Lui qui ne donne que peu d'importance aux résultats, et voulait « juste vivre les Jeux Olympiques à fond et pas avoir de regret », le Tarnais repart avec la gloire olympique. Un titre qu'il place « bien au-dessus de ses cinq maillots arc-en-ciel sur trois épreuves différentes. « Mes titres de champion du monde, je les échangerais contre une médaille olympique, a-t-il conclu. C'est incomparable. J'ai été champion du monde ici il y a deux ans, ça n'a rien à voir. C'est au-dessus. » Alors que les sprinteurs ont peiné depuis le début des épreuves de cyclisme sur piste, Benjamin Thomas pourrait être l'étincelle qui allumera un feu d'artifice. En tout cas, il compte bien avoir son mot à dire sur l'Américaine.

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