Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 27 mai 2023 à 13h58
La Fédération britannique va bannir les femmes transgenres des compétitions féminines. Une décision "surtout politique" pour la coureuse transgenre Emily Bridges.
Après avoir travaillé sur le sujet pendant neuf mois, la Fédération britannique de cycliste a annoncé vendredi qu'elle allait désormais interdire les épreuves féminines aux femmes transgenres. La catégorie féminine sera désormais uniquement réservée aux personnes nées femmes, alors qu'une autre catégorie, dite « ouverte », regroupera les hommes, mais aussi les femmes et hommes transgenres, ainsi que les personnes non-binaires. "Des études indiquent que même avec la suppression de la testostérone, les femmes transgenres qui font leur transition après la puberté conservent un avantage en termes de performances, peut-on lire dans le communiqué de British Cycling. Notre objectif dans la création de nos politiques a toujours été de faire progresser et de promouvoir l'égalité, la diversité et l'inclusion, tout en donnant la priorité à l'équité de la concurrence. Nous reconnaissons l'impact que la suspension de notre politique a eu sur les personnes trans et non binaires, et nous sommes désolés pour l'incertitude et le bouleversement que beaucoup ont ressentis pendant cette période."
Une décision qui provoque la colère d'Emily Bridges. Née homme, celle qui s'appelait Zack Bridges est devenue une femme transgenre et a voulu participer en avril aux championnats britanniques d'omnium dans la catégorie féminine, et ce alors que l'Union cycliste internationale (UCI) avait décrété qu'elle était inéligible. Car selon le dernier règlement de British Cycling, les coureuses devaient présenter un faible taux de testostérone pendant l'année précédant la compétition pour pouvoir y participer. Pour la coureuse de 21 ans, ce débat était "surtout politique". "British Cycling déçoit encore. Le monde du cyclisme se meurt sous votre surveillance et tout ce que vous faites est de prendre de l'argent aux entreprises pétrochimiques et de vous engager dans des guerres culturelles. Vous ne vous souciez pas de rendre le sport plus diversifié, vous voulez juste avoir une meilleure image, et même ça, vous le ratez. Le cyclisme est toujours l'un des sports les plus blancs et les plus hétéros au monde, et vous vous en fichez complètement", a-t-elle écrit sur sa page Instagram, n'excluant pas d'arrêter sa carrière.