6Medias, publié le jeudi 05 juillet 2018 à 12h20
Patrice Ciprelli, mari et entraîneur de Jeannie Longo, accusé d'importation frauduleuse d'EPO, a été condamné mercredi 4 juillet à un an de prison avec sursis. Très émue sur France Bleu Isère, elle a dénoncé un "coup monté".
"A travers mon mari, c'est moi qui était visée.
Si j'emploie le mot complot on va dire ça y est, elle est parano, mais oui, c'est un coup monté pour ne pas que j'aille à Londres, c'est évident", a commenté la légende du cyclisme Jeannie Longo au micro de France Bleu Isère mercredi après la confirmation par la cour d'appel de Grenoble de la condamnation à un an de prison avec sursis de son mari et coach Patrice Ciprelli. Il a été condamné pour importation de produits illicites après avoir acheté 33 boîtes ou flacons d'EPO à l'étranger pour près de 3 000 euros entre 2008 et 2011.
La championne olympique âgée de 59 ans a d'abord accusé les médias : "On s'est servi de mon mari, on a monté une affaire, mon mari n'était qu'un moyen, c'était juste pour pouvoir descendre ma carrière, la salir et m'empêcher d'aller aux Jeux olympiques de Londres parce qu'à 54 ans on n'avait pas envie qu'une femme comme moi puisse y aller. C'est écœurant. Ma seule faute c'est d'avoir été hors norme c'est tout."
Treize fois championne du monde, elle regrette de ne pas avoir arrêté sa carrière à 40 ans : "Mais je n'avais pas envie puis je continue encore et j'ai encore des résultats tout à fait honnêtes pour mon âge. Je suis encore championne interrégionale devant des filles qui pourraient presque être mes petites filles. Je pense que j'avais juste des prédispositions. Regardez Robert Marchand à 106 ans, il arrive encore à tenir une heure un vélo c'est comme ça."
Les sanglots montent dans sa voix quand elle parle de son mari et entraîneur : "C'est lui qui trinque, j'en suis très triste, il a été un entraîneur extraordinaire, c'est grâce à lui que j'ai pu obtenir de tels résultats. on a toujours été en avance, toujours avec une longueur d'avance sur la technologie, sur la manière de s'entraîner". Et d'insister fièrement : "Nous ça fait plus de 30 ans qu'on va au Colorado rouler à 3 000 mètres. Les techniques d'entrainement, elles étaient déjà dans notre livre Performances et records qui date de 2002. On avait quinze ans d'avance" !
Jeannie Longo estime qu'elle a été victime de harcèlement par les instances de lutte contre le dopage : "J'ai porté plainte pour diffamation et à chaque fois on perd. J'ai porté plainte pour harcèlement en matière de contrôles anti-dopage puisque j'en ai subi plus que personne, et partout, à la maison, à la montagne, en Suisse, aux États-Unis." Et de préciser à propos des contrôles inopinées incessants : "Ils débarquent à 6 ou 7 heures du matin, ils vous prennent du sang, ils vous font pisser. pendant sept ans de suite, tous les trois mois je devais dire tous les jours ou j'étais. vous imaginez ce harcèlement ? Donc il y a la jalousie, et puis moi je ne draine pas d'argent comme le foot ou le tennis".
Enfin, toujours au micro de France Bleu Isère, Jeannie Longo a rendu hommage aux Français : "Heureusement tous les jours, je rencontre des gens gentils qui me félicitent et qui me disent que c'est formidable ce que j'ai fait".